GP Racing

James Toseland .....................

Champion SBK, pilote MotoGP, reporter TV, rocker.

- Par Thomas Baujard. Photos Gold&Goose et DR.

Dimanche matin, dans l’hospitalit­y Philipp Morris du GP d’Assen. La cantine de nombre de journalist­es, dont James Toseland, qui agit en qualité de consultant pour la chaîne anglaise BT Sport. Mais pas seulement. L’ex- champion moto a une double vie : entre les courses, il donne aussi des concerts avec son groupe baptisé « Toseland » , et cette activité prend une part grandissan­te dans son existence. Comment en est- il arrivé là ? James termine son petit- déjeuner, se tourne vers moi, et raconte son histoire.

Tout d’abord, merci, James, de nous accorder un peu de temps.

Il n’y a vraiment pas de quoi.

De ma première année en tant que reporter de Superbike mondial, en 2007, je retiens les bourres sanglantes que vous vous êtes tirées avec Troy Bayliss à Assen. Et les victoires que vous vous êtes partagées. Deux des plus belles courses que j’ai vues de ma vie.

Oh, merci !

Et quelques années plus tard, je t’ai vu sur scène lors d’un concert ! Tu peux nous expliquer ce qui s’est passé ?

( Rires) Oui, bien sûr. En fait, ce n’est pas une reconversi­on. La musique est quelque chose que j’ai pratiquée toute ma vie. Ma grand- mère jouait du piano. Lorsque j’ai eu trois ans, mes parents ont divorcé, et j’ai vécu chez mes grands- parents. Ma grand- mère m’a enseigné le piano, jusqu’à un assez bon niveau. J’ai obtenu le 6e grade à 12 ans ( sur l’échelle du conservato­ire britanniqu­e qui va jusqu’à 8 pour les concertist­es pro, ndlr). Et j’aimais vraiment cet instrument. À l’âge de neuf ans, ma mère a eu un nouveau copain qui avait une moto. C’est comme ça que la moto est entrée dans ma vie. J’ai eu la chance d’avoir eu suffi samment de temps pour apprendre le piano avant de me mettre à la course. Une fois que tu passes le moment où l’apprentiss­age de l’instrument est vraiment galère, ensuite, tu te régales. Du coup, durant toute ma carrière de pilote, j’ai utilisé la musique pour évacuer la pression. C’est pourquoi lorsque j’ai dû raccrocher en 2011, la musique était le premier choix, le plus évident qui s’offrait à moi. D’autant que c’était ce à quoi je me destinais avant de faire de la moto.

OK, un choix logique, dans la mesure où ta carrière moto ne fut finalement qu’un détour.

J’ai vraiment eu de la chance que la moto me tombe dessus, en quelque sorte. Car personne dans ma famille n’y connaissai­t quoi que ce soit. Le copain de ma mère m’a donné le virus. Mais même lui ne m’a pas accompagné lorsque je suis devenu pilote profession­nel. La courte relation que ma mère a vécue avec ce type a débouché sur une carrière complète pour moi. Quelque chose d’assez unique en somme.

Qu’est-ce que ça fait d’être sur scène ? Car musique live et course moto ont en commun qu’une fois face au public, tu n’as plus le droit à l’erreur...

C’est l’attention aux détails et la passion qui te poussent à faire quelque chose à un niveau donné. Si tu veux être le meilleur, c’est implacable : tu dois te lever chaque jour en essayant d’être plus fort que tu ne l’étais la veille. En course, ça impliquait beaucoup d’entraîneme­nt physique pour être prêt. Côté musique, ce sont les répétition­s. Répéter le chant, le piano, travailler l’écriture des morceaux. C’est un manège qui rappelle celui de la course moto, car tu es en permanence en quête d’améliorati­on.

J’AI FAIT DE LA MUSIQUE TOUTE MA VIE. J’AI COMMENCÉ LE PIANO AVEC MA GRANDMÈRE À L’ÂGE DE 3 ANS !

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