FABIO, JACK LA CARTE JEUNE
Dans son interview confession ( page 94), John Hopkins, ex- star du MotoGP, s’extasie devant la tournure qu’a prise la catégorie reine cette année. « Le MotoGP est plus compétitif que jamais. Les courses sont bien plus serrées. On dirait
du Moto3 ! » C’est vrai, à un détail près : que Marquez ne fausse pas compagnie à la troupe comme il l’a fait en Argentine, en paradant 10 secondes devant tout le monde au risque de casser le jouet. Car il est bien là le danger. Si le jeune prodige de Cervera se remet à se balader week- end après week- end comme en 2014, lorsqu’il avait empilé 10 courses d’affi lée, pas sûr que l’intérêt même du MotoGP ne résiste à une telle domination. Nous n’en sommes pas encore là bien entendu, mais la vision du spectacle argentin nous a laissé un goût bizarre dans la bouche ; pour ne pas dire amer... Quoi qu’il en soit, l’ami Dovi ne semble pas vouloir lâcher l’affaire de sitôt, sans parler du Docteur qui, bien que quadra, continue de bluffer son monde. Notamment son coéquipier, Maverick Viñales, brillant aux essais, beaucoup moins en course, qui déclarait récemment : « J’aimerais que Valentino m’explique comment il fait le dimanche parce que ça m’intéresse ! » Tu m’étonnes.
Bon, je ne m’étendrai pas sur les diffi cultés de Lorenzo à prendre les marques de sa nouvelle monture, ni sur celles de Petrucci ou de notre Johann Zarco national. En revanche, il semblerait bien que la jeune génération ait envie de montrer le bout de son nez. Voire de prendre les choses en main. Et la très bonne nouvelle, c’est que le plus en vue en ce début d’année n’est autre que Fabio Quartararo, le second représentant français du paddock cette saison. À peine 20 ans et déjà des coups d’éclat. Il faut dire que le team Petronas est au petit soin et la Yamaha M1 parfaitement adaptée à son pilotage. 5e temps des essais au Qatar, meilleur chrono en course, on aurait pu espérer un exploit s’il n’avait pas calé pendant le tour de formation et ruiné tous ses espoirs. Pas grave, on va le voir très vite sur le devant de la scène, c’est une évidence. Même chose pour Jack Miller ( photo), 24 ans. L’offi ciel Ducati Pramac s’est acheté une conduite pour 2019 et ses résultats s’en ressentent. Brillant, régulier, assagi à défaut d’être complètement raisonné, il épate son monde et joue devant. Nous avons d’ailleurs suivi l’ex- fantasque pilote australien pendant le GP d’Argentine, afi n de comprendre ce qu’il avait mis en place pour calmer sa fougue et arriver à ses fi ns.