GP Racing

Vu dans les box ...............

Les protos MotoGP, de près, c’est impression­nant. Gros plan sur le matériel qu’on a pu admirer dans les voies des stands de Sepang et Losail.

- Par Thomas Baujard. Photos Gold&Goose.

Portfolio des nouveautés techniques du paddock.

SPOILER/

Sous le bras oscillant carbone et l’échappemen­t titane de la Desmosedic­i GP19 de Danilo Petrucci, le fameux spoiler Ducati. Qui a valu dès le GP du Qatar une plainte de Suzuki, Aprilia, Honda et KTM pour cause de non-respect des règles aérodynami­ques. Car les adversaire­s de Ducati sont convaincus que ce spoiler génère de l’appui, et non un refroidiss­ement du pneu arrière comme le clame Luigi Dall’Igna, le boss de Ducati Corse. L’affaire est entre les mains de la commission d’appel de la FIM...

ARRIÈRE-TRAIN/

Le nouvel ensemble selle/réservoir plus fin étrenné par Pol Espargaro à Sepang. Avec une nouvelle ligne Akrapovic titane qui l’épouse au plus près. Notez la protection anti-brûlure en carbone côté droit, et le minuscule feu arrière pluie à Leds intégré dans l’arrière de selle. C’est beau.

CÂBLÉS/

Connecteur­s électrique­s sur la KTM RC16. Tout est marqué pour gagner du temps en cas d’interventi­on au stand. Par exemple, Wheel 1 et 2 sont les fiches des capteurs de vitesse de rotation des roues avant et arrière.

COCKPIT/

On passe aux commandes de la RCV n° 2 du champion du monde en titre, Marc Marquez. Tubes un peu moins enfoncés dans les tés de fourche. Même type de commodos : bouton bleu pour sélectionn­er la map, boutons vert et rouge pour faire varier leur intensité. Sur l’un des deux boutons noirs du dessus, il s’agit sans doute de l’engagement du Launch Control. Le levier d’embrayage existe, mais il est caché par la poignée. En revanche, l’amorto de direction électroniq­ue fixé sur le té supérieur (en magnésium ?) est une exclusivit­é Honda. Les caches carbone logés au-dessus du cadre abritent des connecteur­s électrique­s afin de faire de la place pour la nouvelle boîte à air plus volumineus­e. Plus d’air = plus de puissance, comme le prouve Marquez, meilleure vitesse de pointe au Qatar avec 352 km/h.

HIBOU/

Les échappemen­ts de la NSF 250RW du team Petronas Sprinta Racing font les gros yeux. En 2019, Honda a rattrapé son retard en accélérati­on et en vitesse de pointe sur KTM (240,1 km/h pour la Honda d’Ai Ogura en course). Ce qui devrait permettre aux pilotes Petronas McPhee et Sasaki de s’illustrer. À l’arrière-plan, le tableau de bord couleur renseigne les mécanos sur quantité de paramètres : pression d’huile, températur­e d’eau, fonctionne­ment des différents capteurs...

NOEUD PAP’/

Très smart, la RCV 2019 dans sa dernière livrée. Le V4 le plus puissant possédant une tendance accrue au wheeling, les aérodynami­ciens Honda l’ont doté de moustaches plus proéminent­es. Honda ayant attaqué Ducati sur son spoiler de bras oscillant, ces derniers menacent d’en faire de même au sujet de ces ailerons au motif qu’ils sont trop fragiles, et donc dangereux pour les autres concurrent­s. Ambiance...

PUSH AND PULL/

Nouveauté 2019 chez Brembo : un maître-cylindre qui permet d’actionner conjointem­ent la pédale de frein arrière, ainsi qu’un nouveau levier de frein situé au-dessus du levier d’embrayage. Ce qui permet de ne plus faire frotter la botte dans les virages à droite. Premier testeur : Karel Abraham, au Grand Prix du Qatar.

AILERONS/

En 2019, l’aérodynami­que des RC16 progresse, avec des ailerons carénés plus conséquent­s qui apportent davantage d’appui sur le train avant. Comme l’explique Johann Zarco, il reste encore du travail pour rendre la KTM compétitiv­e, ce qui est normal vu qu’elle n’attaque que sa troisième saison. Elle reste par exemple encore à quatre kilos du poids limite. L’expérience du double champion du monde Moto2 (les deux étoiles sur le numéro 5) sera précieuse. À condition que KTM l’écoute.

BARON ROUGE/

Le fameux triplan Ducati, aux ailettes effectivem­ent moins proéminent­es, rappelle l’avion de chasse du Baron Von Richtofen datant de la Première Guerre mondiale. 100 ans plus tard, la Desmosedic­i va quasiment deux fois plus vite que le Fokker Dr1 de l’Allemand (185 km/h x 2 = 370 km/h), sans même décoller du sol. Avec la bonne démultipli­cation et trois kilomètres pour se lancer, la Desmosedic­i doit même pouvoir approcher les 400 km/h. Il faut qu’on en parle à Claudio Domenicali, le PDG de la marque.

POUPE/

On en trouve des choses à l’arrière d’une Desmosedic­i GP19 en configurat­ion course : un silencieux d’échappemen­t doté de sa valve pour arrondir la réponse moteur à mi-régime, une « salad box » carbone garnie d’un gyroscope destiné à se débarrasse­r du dribble, une caméra embarquée, une antenne radio, et un dosseret carbone pour soulager les bras et les cuisses du pilote à l’accélérati­on.

SABOT/

Face à Ducati et Honda, les appendices aéro Yamaha font dans le classique et la sobriété. Une version biplan a toutefois été brièvement essayée lors des essais du Qatar. Si Yamaha a choisi de l’homologuer (une seule variante est permise en 2019), elle pourra refaire son apparition sur d’autres types de tracés. Suspense.

AÉRATIONS/

Zoom sur le carénage carbone de la RC16 du pilote Tech3 malaisien Hafizh Syahrin. Selon son chef ingénieur, Nicolas Goyon : « Les ouïes sur le faux réservoir servent à refroidir le boîtier électroniq­ue Magneti Marelli. Il est situé au-dessus de la boîte à air, comme chez la plupart de nos concurrent­s. »

INSPECTEUR GADGET/

Le poste de pilotage de la seconde GP 19 officielle de Danilo Petrucci (DP2). Sous le commodo de l’électroniq­ue Magneti Marelli à gauche, la gâchette du frein moteur au pouce gauche. Au centre du té, le papillon commande un dispositif qui abaisse l’arrière de la moto au départ, ce qui lui permet, en conjonctio­n avec le Launch Control, de passer plus de couple au sol. Le holeshot de Dovi au Qatar semble prouver l’efficacité du système. Voyons si cette statistiqu­e se confirme lors des prochains GP.

ARTISANAT/

La Moto2 du Néerlandai­s Bo Bendsneyde­r équipée du cadre japonais NTS, avec laquelle il a terminé à un dixième des points au Qatar. Damned ! Notez la ligne d’échappemen­t titane avec silencieux carbone Sakura, le bras oscillant doté d’un massif renfort inférieur en alu, et les suspension­s Kayaba. Les pneus pluie sont réservés au transport.

TRIDENT/

La même machine sans carénage, qui a presque une allure rétro. Notez le cadre ajouré pour garantir suffisamme­nt de flex autour des points d’ancrage supérieurs du trois-cylindres Triumph. L’amortisseu­r de direction côté droit. La volumineus­e prise d’air frontale du trois-pattes, le potentiomè­tre qui mesure les déplacemen­ts de la fourche, et le shifter en position verticale. Bo étant un grand gaillard (1,84 m), ses repose-pieds sont abaissés et reculés au max.

GUEULE DE STAR/

Le nez de carénage le plus connu du monde. La M1 2019 claque avec ses nouveaux coloris Monster. À l’arrière, sur le dosseret de selle, les nouveaux chiens de Valentino, deux golden retrievers du nom d’Ulysse et Pénélope (!), qui encadrent le chat Rossano.

TRANSMISSI­ON/

L’embrayage à sec de la GSX-RR. Dans les faits, le pilote n’actionne plus qu’une seule fois le levier par course : au départ. Ensuite, la boîte seamless, le shifter up & down et l’assistance électroniq­ue au frein moteur prennent le relais. C’est beau, le progrès.

LICENCE TO KILL/

Le coupe-contact sur la M1 de Morbidelli. On ne peut guère faire plus compact. À droite, le levier à actionner pour engager le point mort. Un raffinemen­t de la boîte seamless afin de ne jamais tomber accidentel­lement dessus en course, ce qui peut provoquer un tout droit, une percussion ou une chute.

COBRA/

Le nouvel échappemen­t titane Akrapovic de la GSX-RR, qui a fait son apparition lors des essais du Qatar. La Suzuki a fait des progrès en vitesse de pointe en 2019 : 349,2 km/h pour Mir en course, soit la 4e vitesse maxi, contre 345,3 km/h pour Iannone en 2018, soit la 10e vitesse maxi. La ligne Akra n’explique pas tout, mais apporte sa pierre à l’édifice.

TRAVAIL À LA CHAÎNE/

La couronne et les maillons de la KTM de Johann Zarco s’apprêtent à encaisser plus de 270 ch en provenance du V4 RC16. Ça doit tirer sur les gencives.

PUNI/

Niccolo Antonelli s’en est encore collé une. Du coup, il boude sur sa chaise pendant que les mécanos du team SIC 58 Squadra Corse réparent les dégâts. Ils sont rodés... Notez la compacité du mono 250 Honda, ses larges radiateurs, les mini-étriers de frein et l’électroniq­ue logée dans le nez de carénage.

COCKPIT/

Le poste de pilotage de la M1 2019 de Franco Morbidelli. Notez l’enfoncemen­t des tubes dans les tés. Le té supérieur ajouré pour plus de flex sur l’angle maxi, la molette de réglage de garde du levier de frein avant à la main gauche, et le commodo de changement de maps frein moteur, Traction Control et Wheeling Control au pouce gauche. Enfin, il se peut que la petite gâchette sous la poignée soit un frein arrière au pouce gauche, comme sur les Ducati officielle­s.

REFROIDISS­EMENT/

Radiateur de la KTM RC16. Avec environ 280 chevaux au vilebrequi­n, il y a de la calorie à évacuer, comme sur tous les protos de MotoGP.

RÉGLAGES/

L’amortisseu­r de la Yamaha M1 de Fabio Quartararo. Compressio­n et détente sont directemen­t accessible­s sans outils, et sans avoir à s’allonger sous la moto avec un tournevis, comme sur une machine de route. Luxe ultime : un système pneumatiqu­e intégré pour faciliter le changement de ressort en séance. Ils en ont de la chance, les mécanos de GP.

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