GP Racing

MOTOGP Le GP de France vu par ....

UNE COURSE ASSURÉMENT PAS COMME LES AUTRES

- Par Michel Turco. Photos Jean-Aignan Museau.

Johann Zaro et Fabio Quartararo nous parlent de ce GP si différent pour les pilotes français.

Pour les pilotes français, le rendezvous du Mans tient bien évidemment une place à part dans le calendrier. Johann Zarco (à g.) et Fabio Quartararo nous expliquent pourquoi.

Briller devant son public n’est pas chose facile. La preuve, depuis la création des championna­ts du monde en 1949, on ne compte que dix victoires de pilotes tricolores à l’occasion du Grand Prix de France. La dernière en date étant à mettre au crédit de Louis Rossi. C’était en Moto3, en 2012, sous la pluie. Pour ce qui est de la classe reine, on ne trouve trace que d’une seule victoire, obtenue par Pierre Monneret, en 1954. En ce qui concerne les podiums, on en compte quarante- trois, le dernier en classe reine ayant été réalisé par Johann Zarco en 2017 avec la Yamaha du team Tech3. Aujourd’hui, le pilote KTM, double champion du monde Moto2, n’a malheureus­ement aucune chance cette année de faire retentir la Marseillai­se. Ce qui ne

l’empêchera pas de donner le meilleur devant ses supporters, tout comme Fabio Quartararo qui débute pour sa part en MotoGP.

Qu’est-ce que représente pour vous le Grand Prix de France ?

Johann Zarco : C’est l’unique course à laquelle je participe en France, elle est donc forcément spéciale. Surtout que depuis que je suis en MotoGP, le public m’est acquis, il crie mon nom partout. Cette année, nous serons deux avec Fabio, il y aura donc cinquante pour cent de pression en moins ! Ce n’est pas plus mal. Ces dernières saisons, on a eu du beau temps et de bonnes conditions, c’était sympa de profi ter de ce week- end au Mans. Et puis c’est un événement très bien organisé, le public l’attend et répond présent. J’ai toujours galéré quand je courais en 125 et en Moto2, mais les choses ont changé depuis que je suis en MotoGP. J’ai été ultra- performant ces deux dernières saisons. En fait, la moto y est pour beaucoup. Il s’avère que la Yamaha fonctionne super bien sur ce circuit. Ça allait tout seul.

Fabio Quartararo : À la différence des Espagnols qui en ont quatre, nous, Français, n’avons qu’une seule course devant notre public. Il est donc évident que ce rendezvous est particulie­r. D’autant que le public du Mans est incroyable. Quand on court à domicile, on est partagé entre deux types d’émotions. D’un côté, il y a cette motivation que procurent les encouragem­ents du public, et de l’autre, le stress que génère l’obligation d’être à la hauteur de l’événement. Il faut donc gérer cette

« GÉRER CETTE ENVIE DE BIEN FAIRE EN ESSAYANT DE NE PAS TROP EN FAIRE » F. QUARTARARO

envie de bien faire en essayant justement de ne pas trop en faire car on peut facilement partir à la faute. Il faut garder son sang- froid en restant concentré sur l’objectif. En plus, pour moi, ce sera une première en MotoGP. Quand j’ai débuté en 2015, il y avait déjà de la ferveur autour de moi, j’imagine que cette année, ce sera encore très fort. Je vais donc essayer de contenter l’attente des spectateur­s tout en me faisant plaisir par la même occasion.

Comment prépare-t-on ce rendez-vous particulie­r ? JZ : La pression est là, il faut savoir la gérer. Avec l’expérience, j’y parviens assez bien, j’arrive même à profi ter de toute cette énergie positive qui gravite autour de moi. Ce public qui cherche à t’encourager, ça peut toutefois devenir pesant et se transforme­r en une pression négative. C’est ce qu’il faut gérer. Il faut s’organiser avant le week- end pour caler les interviews ainsi que les moments de rencontres avec le public et les sponsors. Le fait d’être dans ce paddock depuis longtemps m’aide pas mal, tout comme le fait d’avoir aujourd’hui mon motor- home et de dormir sur le circuit. Je serai cette année avec mon frère Jérôme et Romain, mon préparateu­r. Eux vont découvrir le Grand Prix de France, et je pense qu’ils vont être surpris de l’ambiance et de la ferveur du public. On va essayer de profi ter au maximum.

FQ : Il faut essayer de rester calme le plus possible. L’idée, c’est d’aborder cette course comme si c’était un Grand Prix comme un autre. Ne pas chercher à faire mieux que d’habitude. Je sais qu’il va y avoir aussi beaucoup de sollicitat­ions. Pol, l’attaché de presse de l’équipe, va gérer tout ça pour moi. Je vais devoir me protéger tout en restant disponible. Au Mans, il y a toujours des journalist­es qui ne sont présents qu’à cette occasion, il faut essayer de les contenter, tout en restant concentré sur son travail. Il y a un équilibre à trouver.

Quel est votre meilleur souvenir du Grand Prix de France ? JZ : Ma deuxième place 2017 reste un moment exceptionn­el. Ma pole l’an dernier est également un grand souvenir, mais s’il ne faut en retenir qu’un, je dirai le podium lors de ma première saison en MotoGP.

FQ : Ma pole position en 2015.

Et le plus mauvais ? JZ : Un souvenir très douloureux, c’est sous la pluie en 2009, lors de ma première saison de Grands Prix en 125. Je suis tombé deux fois en course. Je n’avais aucune bonne sensation, je doutais beaucoup à cette époque. Je me sentais mauvais pilote. Après, le pire, c’est sans doute 2012. Je suis deuxième en course, sous la pluie, il n’y a pas moyen de rattraper Lüthi et je dois alors assurer une place sur le podium. C’est là que je chute. La frustratio­n fut énorme.

FQ : Ma première année en Moto2 en 2017. J’étais totalement perdu.

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