Marquez intraitable ...........
Alors qu’on pensait qu’il ne serait pas au mieux pour le début de saison, Marc Marquez a étourdi ses adversaires dès le Grand Prix d’Argentine. À vingt-cinq ans, le champion du monde en titre n’a jamais semblé aussi mature et performant.
Diffi cile de ne pas déjà imaginer un 6e titre...
« CETTE DEUXIÈME PLACE AU QATAR EST POUR MOI UN EXCELLENT RÉSULTAT » M. MARQUEZ
ON SEMBLE BIEN PARTI POUR ASSISTER, CETTE ANNÉE ENCORE, À UN DUEL MARQUEZ/DOVIZIOSO
1 Très performant en ce début de saison, Crutchlow a été cruellement pénalisé en Argentine pour une anticipation du départ qui n’en méritait pas tant. 2 Brillant aux essais, Viñales a toujours autant de mal en course. 3 Deux Top 10 pour Espargaro et son Aprilia au Qatar et en Argentine. 4 Septième, Nakagami a obtenu son meilleur résultat sur le sec en MotoGP à Termas de Rio Hondo. Ce qui confirme les progrès de la Honda. 5 Rapide et sûr, Fabio Quartararo réalise d’excellents débuts en MotoGP. 6 Pour Lorenzo, prendre ses marques chez Honda n’a rien d’évident. 7 Il en va de même pour Zarco chez KTM.
« FRANCHEMENT, HONDA A VRAIMENT FAIT DU BON BOULOT CET HIVER » EMILIO ALZAMORA
Les adversaires de Marc Marquez peuvent trembler. Depuis ses débuts en MotoGP, l’Espagnol n’a jamais semblé aussi performant et maître de son sujet. Ou alors peut- être si, en 2014, lorsqu’il avait remporté les dix premières courses de ce qui était alors sa deuxième saison en classe reine. Encore que, cette année- là, son insolente domination était tout autant le fruit de sa classe que la conséquence du manque d’épaisseur de la concurrence. Autant le dire, cette année, personne ne s’attendait à voir le pilote Honda aussi costaud d’entrée de jeu. Opéré de l’épaule gauche début décembre pour endiguer ses luxations à répétition, Marquez n’avait- il pas eu cet hiver toutes les peines du monde à enchaîner les tours chronos, que ce soit à Sepang ou au Qatar ? Aucune simulation lors des deux séances de tests de préparation, pas mal d’évolutions restées dans les cartons du HRC faute d’avoir pu les évaluer en situation... « L’objectif sur les deux premières courses de la saison était de limiter la casse » , reconnaît d’ailleurs Emilio Alzamora, le manager du septuple champion
du monde. Oui mais voilà, c’était sans compter sur une récupération physique qui s’est accélérée au mois de mars, et sur une RC213V qui a retrouvé, durant l’hiver, des performances moteur de tout premier plan. C’est ainsi que dès l’ouverture du championnat au Qatar, l’Espagnol et sa Honda ont été en mesure de jouer la victoire sur un circuit pourtant loin d’être leur terrain de prédilection.
ET IL PASSE MÊME LA LIGNE D’ARRIVÉE... AU RALENTI
Comme en 2018, Marquez ne s’est incliné à Losail face à Dovizioso que dans les tout derniers mètres. « Cette deuxième place est pour moi un excellent résultat à plus d’un titre, commentait- il à l’arrivée. Même si nous avons un bien meilleur moteur, nous avons eu ce week- end de gros soucis avec les pneus. L’allocation était plus tendre que l’an dernier et on le sait, même si nous avons travaillé pour remédier à ça, notre moto fonctionne mieux avec des gommes plus dures que la concurrence. J’étais vraiment limite avec mon pneu avant en fi n de course. En revanche, mon épaule ne m’a posé aucun problème. Et les prochains circuits nous seront moins défavorables... » Preuve en est, Marquez s’est imposé en Argentine après avoir dominé de bout en bout la deuxième course du championnat D’ailleurs, s’il n’avait pas coupé dans le dernier virage pour passer la ligne d’arrivée au ralenti en saluant son équipe qui se tenait debout sur le muret, l’Espagnol aurait relégué Rossi et Dovizioso à plus de douze secondes. « Dès le début du week- end à Termas de Rio Hondo, je me suis senti bien sur la moto, commentait- il à l’arrivée. Tout s’est déroulé sans accroc. » Ce qui n’avait pas été le cas l’an dernier après qu’il eût calé sur la grille. « Cela faisait longtemps qu’on n’avait pas eu une moto aussi compétitive dès le début de la saison, confi rmait Emilio Alzamora. On verra ce que ça donne sur les prochains circuits qui sont assez différents, mais franchement, Honda a fait du bon boulot cet hiver. » La preuve, Cal Crutchlow est, lui aussi, monté sur le podium du premier Grand Prix de la saison, au Qatar. Son dernier départ, le Britannique l’avait pris
au Japon, quelques jours avant de se massacrer une cheville à Phillip Island, durant les essais du Grand Prix d’Australie. Contraint de renoncer à participer à la fi n du championnat, ainsi qu’aux tests du mois de novembre, Crutchlow a attaqué l’année, physiquement diminué, et comme Marquez, il a débuté la saison sans avoir pu travailler sur sa moto comme il l’aurait voulu. Oui mais voilà, cette année, la Honda semble sacrément bien pédaler. D’ailleurs, s’il n’avait pas été sanctionné d’une très litigieuse pénalité pour avoir anticipé le départ en Argentine, Crutchlow serait certainement remonté sur le podium à Termas de Rio Hondo. Pour l’heure, seul Jorge Lorenzo semble avoir bien du mal à tirer profi t des performances de la RC213V. À sa décharge, l’ex- pilote Ducati est encore en phase de découverte et d’adaptation. Et force est de reconnaître que la réussite n’est guère de son côté. Victime d’une grosse chute aux essais à Losail, le Majorquin a terminé la première course de la saison en serrant les dents à la treizième place. Et il n’a pas fait beaucoup mieux en Argentine, faute d’avoir malencontreusement enclenché le limiteur de son moteur au moment du départ. Même si ça ne le consolera pas, Lorenzo peut tout de même se dire qu’il n’est pas le seul à avoir entamé le championnat en marche arrière.
LE CAUCHEMAR DE LIN JARVIS, SAISON 2
Chez Yamaha, c’est Maverick Viñales qui déçoit. Pourtant rapide et performant aux essais, l’Espagnol est passé au travers des premières courses de la saison. Lin Jarvis a un peu l’impression de revivre le cauchemar de la saison dernière, à la différence près que Viñales a décidé de ne plus se laisser abattre par ses contre- performances. « Je ne veux plus perdre de vue la chance que j’ai de faire ce métier, martèle l’ancien champion du monde Moto3. Courir à moto doit être un plaisir et non pas une source d’angoisse ou de mal- être. J’ai trop souffert l’an dernier. Cet hiver, j’ai travaillé sur moi en étant décidé à changer d’état d’esprit. J’ai compris qu’il fallait que je sois davantage positif dans ma façon de voir la vie. J’ai décidé d’être désormais heureux dans ce paddock, quoi qu’il arrive. Même si ma moto n’est pas au top, je dois donner à chaque fois le meilleur de moi- même. Et pour cela, je dois rester positif en toutes circonstances. » Peut- être pourra- t- il s’inspirer de son coéquipier. À l’attaque de la quarantaine, Valentino Rossi n’a pas traîné pour ajouter dès le Grand Prix d’Argentine un trois cent trente- troisième podium à son glorieux palmarès. Si ses ambitions ne sont plus tout à fait les mêmes, pas de doute, le plaisir est toujours là du côté du nonuple champion du monde. Pour le reste, même si la saison ne fait que commencer, on semble bien parti pour assister, cette année encore, à un duel entre Marquez et Dovizioso. Vainqueur à Losail et troisième à Termas de Rio Hondo, le pilote Ducati assure d’ailleurs que sa Desmosedici et lui sont aujourd’hui plus performants que jamais. Il n’en faudra pas moins pour espérer faire trébucher Marquez sur la route de ce qui serait le sixième titre de champion du monde MotoGP du prodige de Cervera.