Histoire : les Français en GP ...
PETIT À PETIT, LE RÉSERVOIR S’EST TARI
Ils ne sont plus que 2 engagés en GP. Un drame ?
Johann Zarco et Fabio Quartararo en MotoGP, et puis point barre. Jamais encore, la France n’avait compté si peu de représentants en Grands Prix. Est-ce un drame ? Faut-il vraiment s’en inquiéter ? Peut-être pas tant que ça...
Il est loin le temps où les pilotes français peuplaient le paddock du Continental Circus. Aussi loin que l’époque où la colonie bleue trustait les places d’honneur des catégories 250 et 350. « C’est vrai que dans les années quatre- vingt, il y avait beaucoup de monde, témoigne Hervé Poncharal. Mais le contexte était totalement différent. Déjà, on avait des championnats de France et d’Europe qui se couraient avec les mêmes machines qu’en Grands Prix. On retrouvait les mêmes pilotes dans ces différentes compétitions. À cette époque, tu pouvais aussi décider de participer à telle ou telle course en fonction de ce que tu avais envie de faire ou de ce que tu pouvais faire. Les gars s’achetaient une moto en début d’année, ils prenaient leur camion dans lequel ils avaient installé trois couchettes et demandaient à des potes de leur donner un coup de main pour s’occuper de la mécanique. Les Grands Prix étaient bien plus accessibles qu’aujourd’hui. » On rappellera aussi que, dans ces années- là, les importateurs s’impliquaient avec ferveur. Que ce soit Jean- Claude Olivier du côté de Sonauto Yamaha, Jean- Louis Guillou pour Honda France ou Xavier Maugendre avant eux avec Kawasaki, les grandes fi gures de la moto française n’hésitaient pas à s’engager au plus haut niveau de la compétition pour soutenir les Tricolores. C’était aussi l’époque où l’industrie du tabac sponsorisait pilotes et équipes à tours de bras. Christian et Dominique Sarron, Raymond Roche, Patrick Igoa mais aussi Jean- Philippe Ruggia, Adrien Morillas et Jean- Michel Bayle ont eu la chance d’en profi ter.
LE FAMEUX FONDS TABAC...
Changement de décor avec les années quatre- vingt- dix. Les cigarettiers sont peu à peu bannis du monde du sport et les budgets deviennent plus compliqués à boucler. Les Français profi tent un temps du fameux fonds tabac dans la foulée de la loi Évin. En 1995, ils sont ainsi une quinzaine à tenter leur chance en Grands Prix. Rien qu’en 500, on retrouve les frères Garcia, Bruno Bonhuil, José Kuhn, Frédéric Protat, Jean- Pierre Jeandat et même Philippe Monneret. À cette époque, la Fédération française de motocyclisme a pour sa part déjà mis sur orbite Régis Laconi et Olivier Jacque dans la catégorie 250. Le premier court sous les couleurs de l’Équipe de France, le second avec le team Tech3. Jean- Philippe Ruggia et Jean- Michel Bayle sont également de la fête. Jusqu’au début des années 2000, le réservoir tricolore va regorger de garçons à la carrière plus ou moins chaotique. Notamment du côté des pensionnaires de l’Équipe de France où Hervé Moineau a pris la suite de Marc Fontan. Sébastien Gimbert, Sylvain Guintoli, Julien Allemand, Vincent Philippe, Hugo Marchand... Le turn- over se poursuit avec Grégory Leblanc, Erwan
« DANS LES ANNÉES 80, LES GARS INSTALLAIENT 3 COUCHETTES DANS LE CAMION ET DEMANDAIENT UN COUP DE MAIN À LEURS POTES » HERVÉ PONCHARAL