1999 : victoire de Laconi....
C’est le dernier à s’être imposé en catégorie reine.
Nigon, Mathieu Gines... À la même période, la colonie tricolore enregistre de mémorables succès. Régis Laconi signe une historique victoire au Grand Prix de Valence 1999 ( voir p. 124) avec sa 500 Yamaha et Olivier Jacque obtient le titre de champion du monde 250 en 2000 avec la Yamaha du team Tech3. Deux ans plus tard, c’est Arnaud Vincent qui décroche la timbale en 125. Puis Mike Di Meglio en 2008. Trois titres de champion du monde en neuf saisons, la France brille alors que l’effectif de ses pilotes tourne autour de la dizaine. Les années deux mille voient aussi l’éclosion du Parisien Randy de Puniet, passé par la 125 et le team de Jean- Claude Besse. Troisième du championnat du monde 250 en 2005, RdP se retrouve deux ans plus tard pilote d’usine Kawasaki en MotoGP. En 2010, Jules Cluzel devient le premier Français vainqueur d’un Grand Prix de la nouvelle catégorie Moto2. Suivront deux titres de champion du monde avec Johann Zarco. C’était il y a trois ans, et la France comptait alors cinq représentants en GP.
« DÉBUTER EN GP, C’EST CHER ET COMPLIQUÉ »
Alors, plus que deux pilotes aujourd’hui, oui, mais en MotoGP, et dans des équipes de pointe, faut- il encore ajouter. Comme le souligne Jacques Bolle dans l’interview page 128, la France est ni plus ni moins qu’au niveau d’autres grandes nations de l’histoire des Grands Prix. Car s’il est vrai que l’Italie et l’Espagne sont actuellement sur- représentées – avec respectivement vingt- trois et vingt- deux pilotes –, aucun des autres pays présents dans les championnats du monde de vitesse n’aligne une légion. La Grande- Bretagne occupe la troisième place avec cinq représentants, et derrière, suivent l’Allemagne, la République tchèque et l’Afrique du Sud avec chacune trois pilotes. La France pointe donc en septième position avec deux pilotes, comme l’Australie, la Malaisie et la Suisse. Alors, pas de quoi rougir du côté bleu ? Pas vraiment, d’autant que les noms de Johann Zarco et Fabio Quartararo sont largement reconnus dans l’univers du MotoGP, catégorie où par ailleurs la France arrive en troisième position derrière huit Espagnols et six Italiens. Seul bémol, la relève manque aujourd’hui de visibilité. « C’est vrai qu’il n’y a plus de pilotes en Moto2 et Moto3, note Alain Bronec, patron du team CIP et responsable de la détection pour la FFM. Néanmoins, nous avons cette année trois Français en Red Bull Rookies Cup avec Clément Rougé, Lorenzo Fellon et Gabin Planques. Pour discuter et travailler assez régulièrement avec des pilotes issus de cette formule, ce sont trois gamins qui peuvent arriver assez vite en Grands Prix. D’autant qu’à présent, le niveau de la Red Bull Rookies Cup est sensiblement le même que celui du championnat du monde junior CEV Moto3. » Avec ça, Jacques Bolle
« ILS NE SONT PAS TRÈS CONNUS, MAIS ON A DES JEUNES QUI POINTENT LEUR NEZ » A. BRONEC
et Claude Michy ont décidé de mettre la main à la poche pour relancer l’Équipe de France de Vitesse. Un projet que va également gérer l’Auvergnat installé aujourd’hui à Alès. « On va faire rouler Clément Rougé et Marceau Lapierre en European Talent Cup, explique- t- il. L’objectif, c’est d’amener Clément, qui va également courir en Rookies Cup, en GP Moto3 en 2020. Ils ne sont pas forcément très connus, mais on a des jeunes qui pointent le bout de leur nez. Je suis convaincu que le réservoir peut se remplir assez vite. » Des propos d’autant plus rassurants que le patron du CIP a d’autres moyens de mesurer l’engouement de la jeunesse tricolore pour le sport moto. « Je pense que les deux titres de champion du monde de Zarco ont fait beaucoup pour la popularité de la vitesse, glisse l’ex- pilote de Grands Prix. Je le vois lors des journées de formation que nous réalisons avec l’école de moto itinérante de la FFM. Les gamins à venir vers nous sont de plus en plus nombreux. » Et les initiatives ne manquent pas. À cette école itinérante qui permet aux plus jeunes de s’initier à la moto en bénéfi ciant de tout le matériel nécessaire lors d’une trentaine de journées par an, s’ajoute le travail de Laurent Fellon avec l’école ZF Grands Prix ou encore celui de Sébastien Gimbert et sa Race Experience School. « Alexis Masbou va bientôt ouvrir la sienne, et on peut aussi parler de ce que fait Thierry Capella en Pré- Moto3 avec Objectif Grands Prix dans ce qui est la suite du championnat 25 Power, ajoute Bronec. Des actions qui ne sont guère exposées mais qui méritent d’être saluées car elles préparent l’avenir du sport moto français. Arriver en Grands Prix, c’est compliqué, et ça coûte cher. À ce titre, la Rookies Cup est pour beaucoup une formidable opportunité. Et puis il faut aussi savoir se montrer patient. La preuve, Kaito Toba, le Japonais qui a remporté le premier GP Moto3 de la saison au Qatar a débuté en championnat du monde il y a trois ans. » Et il n’a pas encore dix- neuf ans.