Virage : le Turn 2 de Doha........
Lieu à haut risque du circuit qatari, le Turn 2 a provoqué bon nombre de désillusions. Tout particulièrement à Johann Zarco, lors de son premier Grand Prix en MotoGP.
Le Grand Prix du Qatar est un moment à part dans la saison. À coups de pétrodollars, il est devenu l’immuable coup d’envoi du championnat MotoGP. De quoi ravir les dirigeants de la petite péninsule du golfe Persique, toujours avides de faire le plein de retombées à travers le monde, quels qu’en soient le prix et la légitimité. En s’offrant en 2007, et à grand renfort de projecteurs, le privilège d’être le premier Grand Prix moto à se dérouler de nuit, ils ont accentué encore la singularité de leur « événement » . Le reste n’est que détail. À commencer par le sable qui, porté par le vent, peut rendre la piste particulièrement délicate à négocier, au moins le temps que les pilotes effectuent suffi samment de tours pour rendre la piste praticable. L’autre problème récurrent est lié à la baisse de température qui, mi- mars, peut être très diffi cile à gérer au moment
où le soleil passe derrière l’horizon. Ce qui, Lorenzo en tête, provoque l’ire des pilotes et ouvre d’incessantes négociations sur les horaires de course, comme ce fut le cas cette année encore. Le « Turn 2 » concentre bien tous ces paramètres puisqu’il arrive après 1 600 mètres de piste où les pneus ne sont jamais sollicités sur leur fl anc gauche. Et même si Michelin est très attentif à ce problème lors de la construction de leur enveloppe pour le Grand Prix du Qatar, au moment où les pilotes prennent freins et angles pour se placer dans ce gauche prononcé mais rapide, il n’est pas impossible que l’avant décroche. Ce qui s’est produit en 2017, lorsque, crânement, le rookie Johann Zarco avait creusé le trou sur tout le gratin du MotoGP et que son premier Grand Prix s’est arrêté au 7e tour par une longue glissade dans le bac à gravier. Pas facile à négocier !
« JE LE CONNAIS BIEN, J’Y AI LAISSÉ UN BOUT DE DOIGT LORS DE MA PREMIÈRE SAISON EN MOTOGP. C’EST MÊME LA PREMIÈRE FOIS QUE JE VOYAIS UN BOUT D’OS EN LIVE ! C’EST UN VIRAGE ASSEZ BASIQUE SUR LE PAPIER, MAIS IL ARRIVE APRÈS UN LONG MOMENT SANS VOIR LE FLANC GAUCHE DU PNEU SOLLICITÉ. IL FAUT FREINER FORT EN GARDANT LA CORDE, ET SI TU T’EN ÉLOIGNES, LA PISTE DEVIENT BOSSELÉE. PIÈGE ULTIME, LA MONTÉE D’HUMIDITÉ QUI TRANSFORME L’ADHÉRENCE SE FAIT D’UN COUP, ET JAMAIS AU MÊME MOMENT. » LORIS BAZ (PILOTE YAMAHA WSBK)