GP Racing

Romano Albesiano, directeur technique d’Aprilia

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Les ingénieurs d’Aprilia ont modélisé eux- mêmes, sur ordinateur, l’effet d’un aileron sous le bras oscillant de la RS- GP au moyen de la technologi­e CFD ( Computer Fluid Dynamics), avant de se le faire interdire. Au moment où nous avons rencontré Romano Albesiano, l’équipe attendait le verdict de la cour d’appel de la FIM pour reprendre, le cas échéant, le travail sur cet accessoire. Il a accepté de répondre à nos questions.

Alors, Romano, qu’est-ce que ça change de n’avoir plus que la technique à gérer ? J’ai toujours été un ingénieur. Ces dernières années, j’ai dû m’occuper de sujets tels que les contrats de pilotes, qui me détournaie­nt quelque peu de mon travail. Aujourd’hui, la venue de Massimo Rivola apporte de l’enthousias­me, et me permet de me concentrer sur mon job, et c’est ce que j’aime. On a plus d’idées que de personnels à affecter aux différente­s tâches, mais chaque matin, je vais désormais au boulot avec le bon état d’esprit.

Antonio Jimenez (cf.interview pages suivantes) nous a expliqué que vous essayez en ce moment de rendre le V4 plus efficace en sortie de virage. Quelle est la recette ? On se concentre sur le contrôle du couple grâce à l’électroniq­ue. Cela nous permet de fournir différents diagrammes de couple en fonction de l’ouverture des gaz. Par exemple, 40 % du couple à mi- gaz sur l’angle pour éviter le patinage, et 100 % gaz en grand quand le pilote est droit comme un i. En ce moment, on ne travaille pas sur le moteur lui- même mais sur le contrôle électroniq­ue du couple. Le V4 que vous utilisez cette année est-il différent de celui de l’an dernier ? C’est le même moteur, qui a subi un certain degré de développem­ent. Plus de performanc­e, plus de tours moteur, une consommati­on en baisse. Toutes ces données sont en évolution. Par rapport à l’an dernier, on a légèrement modifi é l’inertie du vilebrequi­n, ce qui a un effet direct sur la facilité de pilotage ( en toute logique, Aprilia a donc dû légèrement accroître l’inertie de vilo pour aider à passer les chevaux au sol, ndlr).

Quel est l’avantage d’avoir deux pilotes performant­s dont le niveau est proche ? C’est le meilleur team qu’on n’ait jamais eu. Deux pilotes rapides et motivés, pour nous, c’est très important. Plus Bradley ( Smith) qui accomplit un super boulot avec le team test. Je suis très heureux.

Au Qatar, vous signez les 13 et 14e vitesses de pointe avec 346 et 345,9 km/h. C’est mieux que l’an dernier. C’est dû à quoi ? Un meilleur moteur, plus de tours, du bon boulot en aérodynami­que, et une meilleure capacité à accélérer en sortie du dernier virage.

Sur quoi travaillez-vous sur la RS-GP en ce moment ? On cherche plus de grip, sur l’angle comme à l’accélérati­on. On n’en a jamais assez, bien sûr... Je pense aussi qu’on peut gagner en performanc­e au freinage. En particulie­r dans la seconde phase de l’entrée en virage. Voilà les points clés sur lesquels nous planchons en ce moment.

Quel est l’adversaire qui a le plus progressé cet hiver ? Pff... Ils progressen­t tous ! Mais malheureus­ement, je ne suis pas surpris ( il se marre). Mais si je devais en choisir un, je dirai Suzuki. Parce que le circuit de Doha avec ses longues lignes droites n’a pas permis aux pilotes Suzuki de s’échapper. Mais sur d’autres tracés, ils pourront peutêtre faire de belles courses. J’espère que nous aussi. ( rires !)

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