GP Racing

Christian Lavieille : « Comme mon gamin »

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Je l’ai eu pendant 13 ans. Il est Lyonnais. À l’époque, il était déjà propre sur lui, champion de France 250, beau gosse. Nous sommes en 1985, il prend rendez- vous pour me proposer ses services. Quand il dit à ses potes qu’il monte au Mans pour me voir, il s’entend répondre : « Accroche- toi, Méliand, plus con, tu meurs. » Il arrive, frappe à peine, et entre dans le bureau pour me dire bonjour. Je lui ai demandé de ressortir et d’attendre que j’aie fi ni de bosser. Je n’avais pas trop de boulot, mais je voulais marquer le coup. Quinze minutes plus tard, il frappe de nouveau : « Excusez- moi, j’ai un train à prendre... » Je le fais entrer dans le bureau, et lui demande tout de suite de s’arrêter. Et de reculer jusqu’à l’embrasure de la porte. « Là, t’es dans la porte. Ta tête, elle passe dans la porte ? Si en milieu de saison, ta tête ne passe plus, tu es dehors. Je te vire. » En fait, il n’a jamais eu la grosse tête. Pour dire, c’était presque comme mon gamin. Il y avait un vrai truc entre nous. Il a fait son boulot, avec un peu de malchance aussi. Nous étions en tête et à 30 minutes de la fi n, sort le safety car. À l’époque, il y avait toujours des abrutis qui faisaient des roues arrière... et il y en a un qui a percuté Christian. On n’a pas abandonné, mais on a loupé la victoire. Idem, une année au Bol où un gars casse son moteur dans Signes. Il a glissé sur l’huile, a pulvérisé la moto et lorsqu’il a retiré son gant, un bout de doigt est parti avec.

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Si la relation entre Méliand et Lavieille a commencé sèchement, elle est ensuite devenue quasiment filiale.

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