GP Racing

Doug Polen : « Sorry boss »

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Doug était particulie­r, il avait toujours un passage à vide au milieu de la nuit. On savait que vers deux heures du matin, il n’avançait plus. Il descend et m’abreuve de « no problem boss, no problem boss » et m’assure qu’il est en train de gérer notre avance, la mécanique. Je lui dis que la gestion de l’avance et de la mécanique, c’est mon domaine et lui demande de fi ler se reposer parce que dans deux heures, il va falloir être dans les clous. Le relais suivant, il se traîne encore. On se fait doubler. J’explose, je le traite de tous les noms et lui dis qu’il va se tirer. Un quart d’heure plus tard, un gars me tape sur l’épaule. Je me retourne. C’était lui. À genoux. « Sorry boss, sorry boss... » Il ajoute : « Tu vas voir au prochain relais. » Deux heures plus tard, il enchaîne les records du tour. Il descend de la moto avec un grand sourire. Je lui ai passé un nouveau savon parce que je lui montrais des panneaux en disant d’aller moins vite, que ce n’était pas la peine de prendre des risques pour être dans le tableau de marche. L’année suivante, il se retrouve chez Honda. À deux heures du matin, Bernard Rigoni ( le manager du team Honda, ndlr) vient me voir dans le stand pour me supplier de venir expliquer à Polen qu’il doit l’écouter et ne pas s’arrêter au bout de dix tours pour se barrer dans le stand pour aller pisser... J’ai fi ni par avouer à Bernard que je ne pouvais pas aller expliquer à Polen ce qu’il devait faire pour bien rouler !

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