GP Racing

Onze éditions des 24 Heures du Mans sur 4 roues : « Une victoire manquée d’un souffle »

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J’ai participé à onze éditions des 24 Heures du Mans en tant que manager. Neuf fois pour l’écurie d’Yves Courage, deux fois avec Luc Alphand et Christian Lavieille. Autant avec Courage, on avait des équipages pour gagner, autant avec Alphand on s’est marré. En 1995, nous étions en tête, il faisait un temps dégueulass­e. C’était gras mouillé. Pour éviter une voiture en perdition, Andretti se sort. Au moment où il repart, l’image diffusée sur les écrans de télé me donne l’impression de voir une roue arrière tourner dans le mauvais sens. La voiture revient. Je veux la faire rentrer dans le stand, pour être plus nombreux pour travailler. Yves refuse. Les gars lèvent le capot et se rendent compte que le train arrière est bel et bien cassé. On a perdu beaucoup plus de temps que si nous étions dans le garage mais la voiture repart. Un type, avec une cravate, vient me voir et me demande si je suis le responsabl­e de la voiture. J’acquiesce. Il me dit qu’il faut arrêter l’auto : il lui manque un sticker sur l’aileron. Je refuse. Finalement, on a dû le faire, et la voiture a terminé 2e à deux minutes des vainqueurs. Quelques années plus tard, Alphand est au volant de la Porsche... À ski, il n’avait peur de rien. La voiture était équipée d’une radio pour communique­r. Avant le freinage de Mulsanne, à plus de 300 km/ h, il nous annonce qu’il va attaquer le freinage. S’ensuit un hurlement. Puis plus rien. Et fi nalement, des bruits de respiratio­ns nous parviennen­t. Quand je lui demande ce qu’il se passe, il bredouille « non- non, oui- oui » et nous signale qu’il rentre au box. Il sort de la voiture tremblant comme une feuille. À 300, quand il a tapé dans les freins, la voiture s’est mise en travers et a continué ainsi sans cogner le rail. Il nous raconte qu’il a fi ni par lever le pied du frein et que la voiture s’est remise en ligne, miraculeus­ement. Je lui ai alors fait remarquer qu’il avait accompli des trucs bien pires sur ses skis. Ce à quoi il a répondu : « Oui, mais c’étaient mes jambes, et mes jambes, je les connais. »

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Vincent est, et restera, l’un des grands artisans de l’histoire du Suzuki Endurance Racing Team.
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Avec l’écurie Courage, Dominique a failli gagner les 24 Heures du Mans auto, et avec Lavieille-Alphand (photo), il s’est bien marré.

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