La guerre des marques : « L’intox à tous les étages »
Il faut remonter à l’époque de Honda avec Jean- Louis Guillou. Ils avaient tout. L’argent, les motos et les pilotes. Moi, j’arrivais. Serge Rosset ( Kawa) et François Guitter ( la Elf) étaient des gros personnages, ils ne me connaissaient pas mais ils s’étaient un peu ligués contre moi. Pas moi en tant que Dominique Méliand mais contre Suzuki qui venait jouer dans leur cour. Chez Yamaha, c’était beaucoup plus disparate. Ils ont même perdu une course parce qu’ils étaient plus occupés à regarder le GP à la télé qu’à surveiller leurs concurrents qui grignotaient de l’avance sur eux ! Quand ils se sont réveillés, c’était trop tard. Avec Guillou, c’était à Spa. On a un problème moteur qui permet à la Honda de nous passer devant d’un tour et demi. On se dit que c’est foutu. Lorsque la Honda rentre au box, avec Vieira au guidon, on constate qu’il a un problème de frein avant. La moto fait un tonneau sous nos yeux. Le temps qu’ils réparent, on se retrouve à quelques tours de l’arrivée à un demi- tour d’écart. Probablement perturbé par le tonneau, Guillou se plante dans ses calculs et lorsque sa moto passe sur la ligne d’arrivée, il lève les bras pensant à la victoire. Je lui fais signe que non... Et là, il réalise que ce qu’il pensait être un demi- tour d’avance était en fait un demi- tour de retard. J’ai cru qu’il allait me mettre une claque ! Quant à Serge, comme souvent, il passait jeter un oeil discret sur mes cahiers, du coup, on tenait une fausse comptabilité des tours. On truquait les chronos en notant 53 pour un tour en 50 : Rosset était perdu !