QUARTARARO

LE PHÉNOMÈNE «EL DIABLO»

Avec deux pole positions et un podium après seulement sept courses dans une catégorie reine qu’il découvre avec envie, Fabio Quartararo est assurément sur la bonne voie pour marquer de son sceau l’année 2019. Pour rappel, Johann Zarco, alors chez Tech3, avait lui aussi réalisé deux pole en 2017 ( et 3 podiums), année pendant laquelle il creva l’écran quasiment à tous les Grands Prix au guidon de sa Yamaha. De son côté, le minot de Nice semble avoir trouvé la bonne clé, à peine installé sur la M1 du team Petronas ( voir page 64, ndlr). Un pilotage très fl uide, très sûr, une grosse attaque, des temps en course stratosphériques, aucune chute au soir du GP de Catalogne : Fabio apprend vite et semble maîtriser aussi bien l’énorme pression de la course que son caractère parfois bouillant. Au point de voir en lui le successeur de Marc Marquez ? C’est ce que beaucoup semblent penser, tant il est à l’aise et doté d’une marge de progression encore inconnue. Mais oui, surtout ne pas aller plus vite que la musique. Nous savons tous à quel point les choses changent vite en MotoGP d’une année sur l’autre, voire d’une course à l’autre. Marquez, lui, en est persuadé.

Le danger viendra de Nice et il ne sera alors pas question de promenade, ni de croisette, mais d’un ouragan baptisé « El diablo » qui l’obligera sûrement, tout multichampion du monde MotoGP qu’il est, à puiser dans ses réserves pour éviter le déluge. En attendant, Fabio – qui a eu la gentillesse de nous ouvrir les portes de son clan ( ici, dans la serrurerie familiale) – continue sa mue au sein d’un team Petronas qui le choie. Comme le souligne Razlan Razali, le boss malaisien de l’équipe : « Franchement, depuis le début de la saison, on vit sur un petit nuage. » Wilco Zeelenberg, le team manager réservé de Fabio, espère, lui, décrocher les titres de « Première équipe indépendante » et de « Rookie of the Year » 2019. Et pas de victoires ?! Sérieux ? En effet, même s’il peut lui arriver de marteler le réservoir de sa Yamaha à cause d’un sélecteur qui bloque la boîte en 3e ou d’un moteur qui cale, le gamin des Alpes- Maritimes est capable de repousser ses limites et celles du MotoGP par la même occasion. Une chose est sûre, le phénomène « El Diablo » n’a pas fi ni de faire parler de lui et pourrait bien s’inviter très vite sur la plus haute marche d’un podium.