MOTOGP Quartararo défie Marquez..

Fabio serait- il le seul à pouvoir battre l’Espagnol ?

Au train où vont les choses, Marc Marquez pourrait empocher son sixième titre de champion du monde MotoGP début octobre en Thaïlande. S’il ne laisse que peu de place à ses adversaires, le rouleau compresseur espagnol n’éclipse toutefois pas la progression météorique de Fabio Quartararo.

FACE À L’OGRE ESPAGNOL, LES PILOTES DUCATI DONNENT L’IMPRESSION D’AVOIR ABDIQUÉ

RINS A REMPORTÉ 2 GRANDS PRIX, VIÑALES, 1. PAS DE QUOI FAIRE TREMBLER MARQUEZ

« FABIO SERA, L’AN PROCHAIN, UN CANDIDAT AU TITRE DE CHAMPION DU MONDE » M. MARQUEZ

Quatre- vingt- treize points d’avance après treize Grands Prix ! Pour retrouver trace d’un tel écart entre les deux premiers pilotes du classement provisoire MotoGP à ce stade du championnat, il faut remonter à la saison 2005 durant laquelle Valentino Rossi et sa Yamaha avaient écrasé les Honda de Marco Melandri et de Nicky Hayden. C’est simple, hormis sa chute au Texas – due, rappelons- le, à un petit problème technique – Marc Marquez n’avait, au soir du GP de Saint- Marin, jamais terminé une course au- delà de la 2e place. L’an dernier, après treize week- ends de course, le pilote Honda était déjà tombé à seize reprises. Cette saison, il n’a chuté que huit fois. « Je continue à progresser, explique- t- il. J’apprends de mes erreurs. » Si Marquez tombe moins, c’est aussi parce qu’il est capable d’improbables sauvetages. Ainsi, malgré une machine qui a progressé sur ses points faibles mais a perdu sur ses points forts, Marquez enchaîne- t- il les victoires quand ses adversaires désespèrent de suivre le rythme endiablé du leader du championnat. En août, le protégé d’Emilio Alzamora a tout de même laissé échapper deux succès sous le drapeau à damier. Battu dans le dernier virage du GP d’Autriche par Dovizioso, il s’est fait souffl er la victoire deux semaines plus tard dans les mêmes conditions à Silverstone, par Rins cette fois. Autant dire qu’il avait à coeur de remettre les pendules à l’heure le week- end suivant à Misano. Face à l’ogre espagnol, les pilotes Ducati donnent l’impression d’avoir abdiqué. « Il faut se rendre à l’évidence, l’écart entre Honda et Ducati s’est creusé, estime Dovizioso.

« LE PROBLÈME, ÇA N’EST PAS SEULEMENT MARQUEZ »

Nous sommes toujours confrontés aux mêmes limites. Notre moto ne tourne pas, cela fait six ans que je le répète et que rien ne change. Si on ne met pas en place une stratégie sur le long terme, nous n’y arriverons pas. Nos adversaires sont de plus en plus forts et nous, nous faisons du sur- place. » Gigi Dall’Igna a bien évidemment apprécié les commentaires de son pilote. « On ne peut pas dire que

ce soit perdu mais bon, c’est mal engagé, résumait cet été Davide Tardozzi, le team manager italien. Le problème, ça n’est pas seulement Marquez. Sur les dernières courses, Yamaha et Suzuki ont fait, eux

aussi, mieux que nous. » De fait, Alex Rins a remporté sa deuxième victoire en Grande- Bretagne et Maverick Viñales a offert à Yamaha son premier succès de la saison aux Pays- Bas. Pas de quoi faire trembler le leader du championnat. À l’écouter, l’opposition la plus sérieuse pour les mois à venir pourrait venir de Fabio Quartararo, le rookie dont tout le monde parle aujourd’hui. À Misano, le Français est d’ailleurs passé tout près de sa première victoire en MotoGP. Leader du troisième tour à l’avant- dernier, il n’a dû sa 2e place qu’à la rage de Marquez qui s’était embrouillé en qualifi cation avec Rossi et qui voulait plus que tout gagner sur les terres du nonuple champion du monde. Sans oublier le fait qu’après deux 2e places en Autriche et en Angleterre, le leader du championnat piaffait d’impatience de retrouver le sommet du podium.

« FABIO A UN PILOTAGE CHIRURGICAL »

Depuis sa deuxième place à Barcelone, Fabio Quartararo ne cesse de progresser. Le pilote du team Petronas SRT est remonté sur le podium aux Pays- Bas et en Autriche, et il aurait certainement pu en faire autant en Angleterre s’il n’était pas tombé à la sortie du premier virage en se faisant piéger par une glissade de la Suzuki de Rins qui le précédait. À ses côtés depuis deux ans, Éric Mahé s’émerveille weekend après week- end des prouesses de son protégé. « Il a un pilotage chirurgical, analyse l’agent du Niçois. Il est super motivé, il bosse et assimile tout à une vitesse incroyable. Il est vite sur tous les circuits et ne commet pratiquement pas d’erreurs. » Depuis ses débuts avec la M1, il n’est en effet tombé qu’à trois reprises : au warm up à Barcelone, en course en Allemagne et à Silverstone. « Fabio sera, l’an prochain, un candidat au titre de champion du monde » , a annoncé Marquez à l’arrivée du Grand Prix de Saint- Marin. Pour cela, Yamaha a même décidé de lui confi er la même moto que celle de Rossi et Viñales.

Par Michel Turco. Photos Jean-Aignan Museau.

1 Rester au contact de Marquez, une mission de plus en plus difficile pour Dovizioso.

3 Et seulement 6 podiums à son tableau de chasse.

4 À Silverstone, l’Italien a été la malheureuse victime de Quartararo, tombé devant lui dès le début de course.

2 Sur les treize premiers GP, le pilote Ducati ne s’est imposé qu’à deux reprises, au Qatar et en Autriche.

5 Depuis le Grand Prix des Amériques, le nonuple champion du monde n’a plus réussi à monter sur le podium.

6 De son côté, Quartararo n’en finit pas d’impressionner.

7 À Misano, le rookie du MotoGP a même tenu tête à Marquez jusqu’au dernier tour.

1 Quatre podiums en 13 GP, six premières lignes dont deux pole positions... Fabio « El Diablo » a mis le turbo.

4 Pol Espargaro a brillé à Misano en se hissant sur la première ligne.

5 Pour Lorenzo, ça va de mal en pis.

3 Morbidelli a du mal à suivre le rythme de son coéquipier.

2 Après la Catalogne, Guintoli a pris le départ des GP de République tchèque et de GrandeBretagne. Meilleur résultat à Silverstone avec une 12e place.