Le point en Moto3 ............
Si le titre de champion du monde devrait se jouer dans la dernière ligne droite entre les Italiens Dalla Porta (arrière-plan) et Arbolino (n° 14), et l’Espagnol Canet (n° 44), la saison 2019 restera celle du retour au premier plan des pilotes japonais.
Le duel continue entre les offi ciels Honda et KTM.
En s’imposant le 15 septembre à l’arrivée du Grand Prix de Saint- Marin, Tatsuki Suzuki est devenu, sur le circuit de Misano, le dixième vainqueur de la saison Moto3. Dix vainqueurs différents la même année, cela n’était jamais arrivé dans l’histoire de la catégorie depuis la création des championnats du monde en 1949. Après Kaito Toba, le pilote de l’équipe SIC58 est par ailleurs le deuxième Japonais à s’imposer cette saison. Une première depuis 2001. Pour la petite histoire, la dernière victoire d’un pilote du pays du Soleil Levant remontait à la saison 2007 avec le succès de Tomoyoshi Koyama en Catalogne. D’autres Nippons pointent aujourd’hui le bout de leur nez sur le devant de la scène. En Allemagne, c’est Ayumu Sasaki qui s’est offert sa première pole position en Grands Prix en devançant son compatriote Kaito Toba. « On assiste aujourd’hui à l’éclosion d’une nouvelle génération de pilotes japonais, se réjouit Hervé Poncharal, le patron du team Tech3. Grâce à l’Asian Talent Cup et à la Red Bull Rookies Cup, le Japon est en train de retrouver son rang sur l’échiquier des Grands Prix. » KTM ayant décidé de mettre un terme en fi n d’année à son programme Moto2, Hervé Poncharal alignera une équipe en Moto3 en 2020. Et Ayumu Sasaki sera l’un des deux pilotes. Tech3 et les pilotes japonais, c’est une longue histoire.
« ROSSI M’APPELAIT MÊME PONCHARAL SAN ! »
Au début des années 90, l’équipe varoise hébergeait dans ses locaux de Bormesles- Mimosas une bande de joyeux lurons partis à l’assaut des Grands Prix 125. Sakata, Tsujimura, Saito, Wakai, Tokudome... Autant de garçons qui ont découvert l’Europe grâce à l’aide de Tech3. « Du fait de nos liens avec Honda, nous avons été, à l’époque, leur porte d’entrée, explique le patron du team Tech3. F. C. C., Motobum, Kepla... Toutes ces petites équipes japonaises avaient besoin d’aide pour se faire une base en Europe. J’ai de formidables souvenirs de ces années. Quand il a commencé à courir, Rossi était toujours fourré avec eux. Il m’appelait même Poncharal San ! Les Japonais ont la passion de la course, ils sont volontaires, travailleurs, à l’écoute... Je me réjouis de cette prochaine aventure en Moto3. » Pour l’heure, c’est Lorenzo Dalla Porta qui semble avoir pris une option sur le titre de champion du monde 2019. En abandonnant à Misano sur problème mécanique, Aron Canet a perdu l’occasion de réduire son retard sur le leader du classement général. Vainqueur en République tchèque, le protégé de Max Biaggi est à la peine avec sa KTM face à la meute des pilotes Honda. « C’est aussi pour cela que nous avons décidé d’arrêter le programme Moto2, confi e Pit Beirer, le directeur sportif de la marque autrichienne. Nous allons recentrer nos efforts sur le MotoGP et le Moto3, catégories où nous engageons nos prototypes. » Celestino Vietti, qui a eu l’occasion d’essayer en Autriche la KTM 2020, se dit d’ailleurs impatient d’être à l’année prochaine. « Rien n’est encore perdu, assure Biaggi. La saison n’est pas fi nie et les Honda ne sont pas imbattables. » Il n’empêche que s’il veut quitter le Moto3 avec un titre de champion du monde dans la poche, Aron Canet devra aussi se méfi er de Tony Arbolino, l’Italien qui enchaîne les pole positions et les podiums depuis la reprise du championnat en République tchèque.