La ligne droite du Mistral ..........
LA LIGNE DROITE DU MISTRAL (CIRCUIT DU CASTELLET)
« MISTRAL EST UNE LIGNE DROITE D’1,8 KILOMÈTRE. IL FAUT Y CHERCHER LES ASPIRATIONS. À L’ÉPOQUE, ON POUVAIT PRENDRE JUSQU’À UNE DIZAINE DE ROUES PAR PASSAGE. MAIS QUI DIT ASPIRATION DIT RISQUE DE CASSE MÉCANIQUE. IL FAUT Y ÊTRE PARTICULIÈREMENT VIGILANT. IL N’Y A RIEN DE COMPLIQUÉ, MÊME SI AU BOUT DE 24 HEURES, ÇA TIRE UN PEU SUR LES CERVICALES. »
Christian Lavieille (triple vainqueur du Bol d’Or – 1996, 1999 ET 2001. Instructeur sur le circuit du Castellet)
Le Mistral est l’une des plus longues lignes droites sur un circuit accueillant une manche de championnat du monde. Qu’on aime ou pas, une chose est sûre, ça décoiffe.
1800 mètres le nez dans la bulle, ce n’est pas rien. Avec, au bout, un freinage à plus de 300 km/ h pour aller chercher le point de corde de l’interminable courbe de Signes. Les meilleures motos d’endurance, qui y tournent durant les deux tours d’horloge du Bol d’Or, frôlent les 330 km/ h au terme de 22 secondes où les gaz sont ouverts en grand. De quoi s’offrir quelques sensations, de jour comme de nuit. Il y a un quart de siècle, alors que la réglementation sur les risques d’incendie était inexistante, les pilotes se réjouissaient d’y sentir les merguez se consumer sur les barbecues. Aujourd’hui, le lever de Lune contemplé à plus de 300 reste un instant gravé à jamais dans les rétines de ceux qui ont eu ce privilège. En revanche, l’exercice est source d’angoisse pour les préparateurs qui voient leur moteur évoluer à pleine charge durant une vingtaine de secondes à près de 700 reprises pour les motos qui jouent la victoire ! Et si le glacial mistral s’invite et pousse encore un peu plus les concurrents, la partie devient à haut risque pour les mécaniques. Techniquement, la manoeuvre n’est pas aussi simple qu’il n’y paraît pour les pilotes. Il faut tout d’abord gérer au mieux le passage dans la Sainte- Baume en accélérant tout du long, aussi bien dans la partie qui vire à droite que dans sa sortie, qui oblique à gauche. Une fois dans l’axe de la ligne droite, il reste à jouer avec les aspirations pour gagner en vitesse de pointe, mais aussi en confort. Un spectacle à ne pas louper. Du talus, à l’extérieur du circuit, qui surplombe l’intégralité de la ligne droite, le coucher de soleil est juste magique. Et le pinceau des phares qui défi lent à toute allure est tout aussi envoûtant.