GP Racing

Marquez insuivable ...........

Nouveau recordman de points inscrits dans la même saison, Marc Marquez a une fois de plus surclassé ses adversaire­s cette année. Face à l’ogre espagnol, la concurrenc­e semble désarmée.

- Par Michel Turco. Photos Jean-Aignan Museau.

Derrière lui, tout le monde tire la langue.

« SANS MARQUEZ, HONDA SERAIT LOIN DERRIÈRE NOUS AU CHAMPIONNA­T »

PAOLO CIABATTI (DUCATI)

« JE SUIS LE PREMIER À RECONNAÎTR­E LES QUALITÉS DE MARQUEZ, MAIS PERSONNE N’EST INVINCIBLE »

ANDREA DOVIZIOSO

Titré en Thaïlande alors qu’il restait encore quatre courses à disputer, Marc Marquez a fi ni la saison avec 151 points d’avance sur Andrea Dovizioso, dauphin du pilote pour la troisième année de suite. Jamais encore un tel écart entre les deux premiers du championna­t MotoGP n’avait été enregistré. Hormis sa chute au Texas, Marquez n’a jamais quitté les deux premières marches du podium. Douze victoires, six 2e places, voilà qui laisse peu à la concurrenc­e. Pour autant, Dovi refuse de se dire frustré par ce que d’aucuns qualifi eront d’échec. « Je suis plus heureux que frustré, assure l’Italien.

Terminer trois fois deuxième, avec Ducati, c’est quelque chose d’assez spécial. J’insiste là- dessus car tout le monde oublie d’où on vient. Les gens trouvent normal que l’on se batte aujourd’hui pour le titre alors qu’en 2013, quand je suis arrivé, la situation était loin d’être ce qu’elle est. Et depuis trois ans, je suis celui qui se bat pour le titre. Voilà pourquoi je dis que je suis heureux, et même fi er de mes résultats. Si je devais éprouver de la frustratio­n, ça serait de ne pas avoir pu suffi samment progresser pour arriver à battre Marc. Sur ces trois dernières saisons, j’ai au moins été considéré à deux reprises comme un candidat au titre. Face à Marquez qui, rappelons- le, est un pilote à part.

J’ai été le seul à contester sa domination. Malheureus­ement, nous n’avons pas réussi à améliorer nos points faibles... »

« POUR GAGNER, IL FAUT MARIER L’HOMME ET LA MACHINE »

Quoi qu’il en soit, Ducati n’a pu, cette année encore, entraver la marche impériale de la Honda du prodige espagnol. « C’est tout de même plus une affaire de pilote que de moto, estime Paolo Ciabatti. Sans Marquez, Honda serait loin derrière nous au championna­t. »

Crutchlow 9e, Nakagami 13e, Lorenzo 19e : le classement général ne dit pas le contraire. « Marc est clairement au- dessus des autres, poursuit le directeur sportif de l’équipe

Ducati. Il y a comme cela des périodes dans l’histoire des sports mécaniques qui sont dominées par un pilote, et ça n’est jamais facile d’affronter un adversaire qui fait la différence à lui tout seul. »

Il n’empêche que cette saison les pilotes Ducati ont encore plus vite décroché que

l’an dernier face l’ogre Marquez. « On a perdu l’avantage que nous avions l’an dernier en vitesse de pointe » , souligne Daniele Romagnoli, l’ingénieur de piste de Danilo Petrucci. « Et avec les nouvelles gommes Michelin, nous avons souvent été moins bien que nos adversaire­s » , ajoute Dovizioso. Des excuses que Ciabatti balaie d’un revers de la main : « Le problème, c’est que Marquez est performant en toutes circonstan­ces. Et quand il n’est pas bien, il arrive tout de même à terminer deuxième. »

Marquez serait- il invincible ? Ce n’est pas l’avis de l’Italien. « Personne n’est invincible, dit Dovi. Je suis le premier à reconnaîtr­e et à mesurer les qualités de Marquez, mais personne n’est invincible. En ce moment, il est le meilleur, mais ça n’est pas qu’une affaire de pilote. C’est le résultat d’une combinaiso­n entre un pilote et sa moto. Pour gagner le championna­t, il faut marier l’homme et la machine. Ça n’est pas un pilote qui domine les autres pilotes, c’est un pilote sur sa moto qui domine les autres pilotes sur leurs motos. Or, cette année nous n’avons pas progressé comme les autres ont pu le faire, chacun à sa manière. Honda, Yamaha, Suzuki... Tous nos adversaire­s

ont haussé leur niveau. Pas nous. » Si elles ont peut- être fait progresser leurs motos, les équipes Yamaha et Suzuki n’ont pas fait mieux que le team Ducati qui, avec Dovi et Petrucci, a décroché trois victoires. Comme Dovizioso, Viñales et Rins ont gagné l’un et l’autre deux Grands Prix. Insuffi sant pour faire trembler Marquez. Avec sept podiums pour le pilote Yamaha, et seulement trois pour le pilote Suzuki, l’octuple champion du monde n’a jamais été inquiété. Trop irrégulier­s, Viñales et Rins n’ont jamais réussi à s’installer en candidats crédibles au titre mondial. Quant à Valentino Rossi, il n’est monté qu’à deux reprises sur le podium, en Argentine et au Texas, et a entamé sa plus longue série de courses sans victoire, 46 au soir du Grand Prix de Valence. Ajoutons à cela un autre record pour l’Italien : 16 courses sans podium.

Pour Yamaha, l’avenir semble aujourd’hui davantage s’écrire avec un certain Fabio Quartararo, Rookie de l’année et crédité par Marquez de futur candidat au titre de champion du monde MotoGP. Pour autant, celui qui a décroché cette année son 6e titre en sept saisons en classe reine devrait pouvoir dormir cet hiver sur ses deux oreilles.

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 ??  ?? 1 Même s’ils sont loin de s’adorer, Marquez et Viñales sont capables de se rendre service après l’arrivée. 2 Quand l’ogre espagnol console son éternel dauphin italien.
3 Dovizioso n’a toujours pas trouvé la recette pour faire trébucher Marquez. 4 Viñales a mieux fini la saison qu’il ne l’a commencée. 5 Le pilote Yamaha a gagné deux fois cette année... 6 ... mais il tire toujours la langue derrière son compatriot­e.
1 Même s’ils sont loin de s’adorer, Marquez et Viñales sont capables de se rendre service après l’arrivée. 2 Quand l’ogre espagnol console son éternel dauphin italien. 3 Dovizioso n’a toujours pas trouvé la recette pour faire trébucher Marquez. 4 Viñales a mieux fini la saison qu’il ne l’a commencée. 5 Le pilote Yamaha a gagné deux fois cette année... 6 ... mais il tire toujours la langue derrière son compatriot­e.
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 ??  ?? Quartararo devant la meute, une image que l’on a souvent vue cette saison. Rookie de l’année, le Niçois est monté à sept reprises sur le podium. Performant en début de saison, Petrucci s’est éteint après sa victoire au Mugello. Vainqueur à deux reprises, comme Viñales et Dovizioso, Rins termine le championna­t en quatrième position.
Quartararo devant la meute, une image que l’on a souvent vue cette saison. Rookie de l’année, le Niçois est monté à sept reprises sur le podium. Performant en début de saison, Petrucci s’est éteint après sa victoire au Mugello. Vainqueur à deux reprises, comme Viñales et Dovizioso, Rins termine le championna­t en quatrième position.
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 ??  ?? 1 Miller a progressé en 2019. S’il n’a pas encore gagné avec la Ducati, l’Australien est monté à cinq reprises sur le podium. 2 Crutchlow, comme Lorenzo, a eu du mal avec la Honda RCV213 cette saison. 3 Pour sa première saison sur une Yamaha, Morbidelli aura pour sa part souffert de la comparaiso­n avec Quartararo. 45 et Rossi n’a décroché que deux podiums cette saison. À plus de 40 ans, l’Italien ne baisse pas les bras pour autant.
1 Miller a progressé en 2019. S’il n’a pas encore gagné avec la Ducati, l’Australien est monté à cinq reprises sur le podium. 2 Crutchlow, comme Lorenzo, a eu du mal avec la Honda RCV213 cette saison. 3 Pour sa première saison sur une Yamaha, Morbidelli aura pour sa part souffert de la comparaiso­n avec Quartararo. 45 et Rossi n’a décroché que deux podiums cette saison. À plus de 40 ans, l’Italien ne baisse pas les bras pour autant.
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