Moto2 : Alex Marquez..........
Cinq ans après avoir décroché le titre en Moto3, Alex Marquez est sacré champion du monde Moto2. L’Espagnol est le premier pilote couronné dans ces deux catégories depuis leur création.
Le titre Moto2 et une place chez Honda en MotoGP.
MÊME SI SES PERFORMANCES ONT ÉTÉ MOINS TRANCHANTES, ALEX A ÉTÉ LE PLUS RÉGULIER
Comme en 2014, année où Marc avait obtenu son deuxième titre de champion du monde MotoGP, les frères Marquez ont fait la fête ensemble cette année, à Cervera, entourés de leurs supporters. Un huitième titre pour l’aîné, un second pour le cadet qui, en début d’année, ne faisait pourtant pas vraiment partie des favoris de la catégorie Moto2. Ou plutôt n’en faisait plus vraiment partie. Après quatre années dans la classe intermédiaire, Alex semblait en effet s’être essouffl é. « C’est vrai qu’en 2018, on attendait beaucoup de moi, explique- t- il.
Et c’est vrai aussi que les résultats n’ont pas suivi. Il y a quand même eu cinq podiums, mais pas de victoire. On a eu l’occasion de gagner à plusieurs reprises, mais à chaque fois, il y avait un truc pour enrayer la machine. Et puis la situation de l’équipe s’est compliquée avec le départ de Bartholemy.
GÉRER LES TEMPS FAIBLES, PROFITER DES TEMPS FORTS
Tout le monde était inquiet, on se demandait si tout n’allait pas s’arrêter d’un moment à l’autre, si on pourrait participer à la course suivante... C’était diffi cile de composer avec tout ça. Je me suis toujours beaucoup soucié des autres et là, j’étais inquiet pour les mécanos. J’avais du mal à me concentrer et à prendre du plaisir sur la piste en ayant tous ces soucis en tête. » Et puis, durant l’hiver, l’équipe VDS a évolué. Sous la houlette d’Emilio Alzamora, l’organisation a été revue et corrigée. Il y a d’abord eu la nomination de Joan Olivé à la tête de la structure belgo- espagnole. « Joan a couru, rappelle le nouveau champion du monde. Il sait ce dont un pilote a besoin, il sait comment lui parler. Pour ma part, il a su me remettre sur les rails, notamment durant les différentes séances de tests que nous avons réalisées. Il a su me pousser, me dire les choses sans détour. En discutant avec Emilio, il a su trouver les mots pour me bousculer. Le team fonctionne mieux, tout le monde travaille dans la même direction en se serrant les coudes. Il y a de nouvelles personnes, un meilleur esprit... L’atmosphère est plus calme, plus positive. C’est important pour un pilote avec un caractère comme le mien. » Naoya Kaneko promu responsable technique, Alex Marquez a aussi progressé cette année aux côtés d’un nouveau chef mécanicien en la personne de David Garcia. « Je connaissais David depuis un moment. Il avait travaillé avec Zarco à l’époque de ses deux titres en Moto2. Il s’occupait alors des données et il également aidé Massimo Branchini sur la technique. David a travaillé au HRC avec Dani. Après quatre ans avec Naoya, je sentais que j’avais besoin de changer des choses, il me fallait retrouver de la fraîcheur pour viser mes objectifs. L’an dernier, nous avions la mauvaise habitude de partir dans tous les sens durant le week- end de course quand je n’étais pas bien. Cette saison, quand tout n’était pas parfait, on restait dans notre fenêtre et c’est moi qui essayais de m’adapter aux problèmes. On a ainsi évité de se perdre. » Autre changement très important en 2019, le passage au moteur Triumph : « Il a fallu faire évoluer le pilotage, notamment en relevant la moto plus calmement, et cela m’a plutôt bien réussi. Le nouveau pneu arrière Dunlop m’a aussi aidé en entrée de virage. L’an dernier, j’avais des diffi cultés à ce niveau- là car je ne parvenais pas à ralentir correctement la moto. Avec ce nouveau pneu qui a plus de contact au sol, je suis mieux en entrée de virage. Le caractère du moteur Triumph convient
davantage à mon pilotage. » Face à des adversaires tels que Tom Lüthi, Brad
Binder, Augusto Fernandez, Luca Marini, Jorge Navarro ou encore Lorenzo Baldassari, Alex Marquez a été le plus régulier cette saison. En remportant cinq victoires en six courses entre la France et la République tchèque, il a pris les commandes d’un championnat qu’il a ensuite su gérer, malgré des performances parfois moins tranchantes. « C’est vrai qu’il y a eu des moments un peu plus compliqués que d’autres, mais nous n’avons rien lâché en gérant les temps faibles et en profi tant des temps forts. L’équipe m’a toujours soutenu, dans les bons comme dans les mauvais moments. »
« PAS FACILE D’ÊTRE LE FRÈRE DE MARC »
Jusqu’à retrouver le chemin du podium à Sepang pour s’assurer le titre avant la dernière course à Valence. « Cette saison, Alex est devenu monsieur Alex Marquez, se félicite Marc van der Straten. Il a tout mis bout à bout, avec son talent, ses tripes et sa tête. En réunissant ces trois éléments, il a mené à bien sa mission. Alex réalise aujourd’hui son rêve et je suis vraiment très heureux d’avoir pu l’aider dans cette quête. Depuis qu’il nous a rejoints en 2015, je peux dire que je l’ai vu grandir, tomber, se relever, se battre et gagner jusqu’à devenir le champion qu’il est aujourd’hui. » À l’arrivée du Grand Prix de Malaisie, c’est Marc Marquez qui a été le premier à féliciter son frère. Comme le président de l’équipe VDS, l’octuple champion du monde ne tarit pas d’éloges sur son frangin : « Il a tellement travaillé pour y arriver, je suis vraiment super heureux pour lui. Je vous l’assure, être le frère de Marc, ça n’est pas facile.
Son succès, Alex ne le doit qu’à lui. »
« CETTE SAISON, ALEX EST DEVENU MONSIEUR ALEX MARQUEZ » MARC VAN DER STRATEN