GP Racing

Geste technique.....................

MIGUEL OLIVEIRA, VIRAGE N°5, MOTEGI

- Par Thomas Baujard. Photos Gold and Goose.

Passer la puissance : Oliveira nous dit tout.

Avec 280 chevaux à passer au sol sur une surface de gomme de la taille d’une carte de crédit, la phase d’accélérati­on est délicate en MotoGP. Miguel Oliveira nous explique comment il s’y prend à la sortie du premier tunnel de Motegi.

« Là,je suis à la sortie du premier tunnel sur le circuit de Motegi au Japon », explique Miguel Oliveira, pilote de la KTM RC16 au sein du team Tech3. La photo est prise aux deux tiers de la courte ligne droite entre les virages 5 et 6, le droite le plus rapide du circuit (voir plan).« Ici,j’utilise le frein arrière.Et à ce moment-là,je suis en train de rendre les gaz pour entrer dans le droite n°6. Dans ce virage,tu ne freines pas,donc il est important de créer suffisamme­nt de transfert de masse vers l’avant pour pouvoir entrer en courbe. J’essaie d’avancer mon corps autant que possible. Parce que,comme tu peux le voir,je suis en roue arrière.Afin de reposer en douceur,je tente de ramener le train avant au sol en le chargeant. En associatio­n avec le frein arrière plutôt que de couper les gaz brutalemen­t.Je sors du virage 5 en première ou en seconde,puis je passe un ou deux rapports assez tôt pour entrer dans le virage 6 en 4e.J’aime bien ce virage.Mais au moment où la photo est prise,il est dur de se relâcher parce que la puissance de la moto te pousse vers l’arrière alors que tu dois t’avancer.Et la position sur la moto n’est pas facile à maintenir.Je ne peux guère m’aider des jambes.Le dosseret de selle me permet de ne pas trop glisser vers l’arrière,et je me sers surtout de mes bras pour me ramener devant.»

Alex Merhand, ingénieur d’acquisitio­n de données de Miguel, nous donne d’autres précisions : « Miguel est positionné le plus à gauche possible pour ouvrir l’entrée du droite.Il est sur le vibreur avec 10 à 15 degrés d’angle.Et c’est à cause de ce peu d’angle qu’il a du wheeling.Plus tu mets d’angle, plus tu baisses le centre de gravité et moins la moto se lève.Tu finis par glisser de l’arrière au lieu d’avoir l’avant qui se lève.En étant assez droit,avec la puissance de la moto,même en quatre,ça se lève. En vitesse,il est à peu près à 180 km/h.C’est le maximum avant d’entrer en virage,puisqu’il est déjà en train de rendre les gaz.Mais de manière progressiv­e,donc la vitesse descend lentement. Pourl’aider,onalapossi­bilitéderé­glerlapuis­sance virage par virage,et sur chaque rapport.Tout est dans la préparatio­n du virage.Mieux vaut une quatre pas très puissante qui va le détendre et l’aider à rentrer.Parce que c’est en passant fort dans le virage 6 que tu vas gagner du temps. Au moment de la photo,il n’y a plus rien à gagner. En revanche,tu as tout à perdre si tu ne passes pas bien le 6.L’antiwheeli­ng est bien en route,j’ai vérifiéà l’acquisitio­n de données.L’enfoncemen­t de la fourche est à zéro ; c’est logique.Le ressort de l’amorto est enfoncé de 15 mm.Et le frein arrière, si ça commence à trop se lever,peut aller jusqu’à 20 bars de pression.Et ce,sur un maximum de 100barssit­utemetsdeb­outsurlapé­daledefrei­n.»

 ??  ??
 ??  ?? Miguel est positionné aux deux tiers de la courte ligne droite entre les virages 5 et 6.
Miguel est positionné aux deux tiers de la courte ligne droite entre les virages 5 et 6.
 ??  ?? Alex Mehrand, à droite, casqué, est l’ingénieur d’acquisitio­n de données de Miguel Oliveira.
Alex Mehrand, à droite, casqué, est l’ingénieur d’acquisitio­n de données de Miguel Oliveira.

Newspapers in French

Newspapers from France