GP Racing

Team Aprilia

Pour sa deuxième année à la tête du service course Aprilia, Massimo Rivola a décidé d’enclencher la vitesse supérieure en lançant dans le bain du MotoGP une toute nouvelle RSV-GP, désormais animée par un moteur V4 à 90°.

- Par Michel Turco.

La marque italienne est toujours remplie d’espoirs.

« LA MOTO EST TOUTE NEUVE, IL VA FALLOIR ÊTRE PATIENT. L’IMPORTANT C’EST QUE LE POTENTIEL SOIT BEL ET BIEN LÀ » MASSIMO RIVOLA

Petit Poucet du MotoGP, Aprilia ne ménage pas pour autant ses efforts. Jamais encore depuis son retour en Grands Prix le constructe­ur italien n’avait autant innové. Cette année, c’est en effet une toute nouvelle machine développée par l’équipe de Romano Albesiano qui portera ses couleurs. Énorme nouveauté, son quatre- cylindres ne sera plus un V ouvert à 72 degrés mais, à l’image des moteurs Ducati, Honda et KTM, un V ouvert à 90 degrés. « C’est une décision importante, explique Massimo Rivola, arrivé l’an dernier de Ferrari. Le concept de notre ancien moteur datait de 5 ans et nous étions arrivés au bout de son développem­ent. Un V4 à 90° offre beaucoup plus de possibilit­és, notamment en termes d’ordre d’allumage des cylindres. Il est par ailleurs naturellem­ent plus équilibré. » C’est à partir de ce moteur que les ingénieurs italiens ont développé le reste de la RSV- GP. Pour refaire son retard sur la concurrenc­e, l’équipe Aprilia a pu disposer d’un effet fi nancier et humain du groupe Piaggio qui possède aujourd’hui la marque de Noale. Avec un budget augmenté de 20 %, Rivola a pu recruter de nouveaux ingénieurs, dont certains issus du sport automobile, comme Marco de Luca, spécialist­e de l’aérodynami­que. « On a composé un groupe avec des personnali­tés assez différente­s, explique le patron du service course Aprilia. Certains viennent de la moto, d’autres de l’auto, certains sont jeunes avec des idées nouvelles, d’autres plus expériment­és, certains ont la culture maison, d’autres non. Mon job est de faire que toutes ces personnes s’écoutent et travaillen­t ensemble intelligem­ment. Notre nouvelle moto est le résultat de cette démarche. » Pour son baptême de piste à Sepang, la nouvelle Aprilia a eu droit à des compliment­s de la part d’Aleix Espargaro. « Même si le moteur manque encore un peu d’allonge, cette moto est mieux partout, a commenté le Catalan. Je me suis tout de suite senti à l’aise à son guidon. Elle est à la fois plus stable et plus agile. Je ne peux que remercier Aprilia des efforts réalisés. » Le manque d’allonge du moteur n’inquiète pas Massimo Rivola. « On limite pour l’instant délibéréme­nt sa puissance car nous devons, dans un premier temps, nous assurer de sa fi abilité, détaille l’Italien. Nous savons que nous allons rencontrer des problèmes, c’est ce que nous avons expliqué à Aleix. La moto est toute neuve, il va falloir être un peu patient. L’important c’est que le potentiel soit bel et bien là. Je préfère qu’on ne fi nisse pas les premières courses mais qu’on soit performant­s plutôt que l’inverse. On visera le podium l’an prochain, pour l’instant, notre objectif sera de fi gurer régulièrem­ent dans le Top 10 avec nos deux pilotes. » Reste à savoir quel sera le nom du deuxième pilote. À un mois du premier GP, Andrea Iannone restait en effet suspendu par la FIM pour prise d’anabolisan­ts. Si l’Italien n’était pas autorisé à participer au premier GP, c’est Bradley Smith qui assurerait l’intérim.

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Photos Jean-Aignan Museau et Gold and Goose. Aleix Espargaro a signé de très bons chronos à Sepang avec une moto encore loin d’être dégrossie.
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Sous le coup d’une suspension pour dopage, Andrea Iannone n’est pas encore certain d’être présent au premier GP. En attendant, ce sont Bradley Smith et Lorenzo Savadori, ici en action (à g.) avec Aleix Espargaro, qui ont fait le job en Malaisie.

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