GP Racing

Les enjeux 2020

Un tour de plus à chaque course, une grille rajeunie et une stabilité technique de l’Energica Ego. Voilà les principale­s données pour faire perdurer le show en 2020. On en discute avec le boss, Nicolas Goubert.

- Par Thomas Baujard. Photos Gold and Goose.

La première saison de MotoE a boosté les envies.

« Je suis très content de ce qui s’est passé l’an dernier, explique le Français Nicolas Goubert, directeur du MotoE chez Dorna, le promoteur

espagnol des GP. Notre objectif premier était de montrer qu’une course de moto électrique pouvait être aussi spectacula­ire qu’une course classique. Ça a été le cas, puisqu’on a eu que des courses palpitante­s, avec souvent les places sur le podium qui se sont jouées dans le dernier tour et un nombre de dépassemen­ts incroyable. Ce qui m’a fait très plaisir aussi, c’est de voir le changement d’attitude dans le paddock. Avant la première course, on nous regardait avec un sourire en coin. Et puis, quand les gens ont vu le spectacle qu’il y avait, ils ont changé d’avis. La meilleure preuve, c’est ce qui s’est passé en Allemagne. Carmelo ( Ezpeleta, le boss de Dorna, ndlr) est à chaque fois au pied du podium, et dit un mot aux pilotes MotoGP. Sur ce podium- là, tu avais Marquez, Viñales qui sont venus lui parler. Mais pas de leur course. De la course de MotoE qu’ils avaient trouvé vraiment super ! » Il s’est passé la même chose après Valence, et Dorna en a même fait une vidéo. « Oui, effectivem­ent, quand Fabio, Jack et Marc voulaient attendre la fi n de la course MotoE avant d’être interviewé­s ! Et puis il y a aussi le fait qu’après l’incendie du paddock en mars, Energica a trouvé les ressources / pour tout reconstrui­re à vitesse grand V afi n que cette première Coupe du monde ait lieu.

12 NATIONALIT­ÉS POUR 18 PILOTES

Pour cette seconde année, on accueille de nouveaux jeunes pilotes, comme Tommaso Marcon ( Tech3) qui était en CEV et Zaccone ( Gresini), qui remplacent les pilotes sortant Sete Gibernau ou Randy de Puniet. Cela dit, nous n’intervenon­s pas dans la sélection des pilotes. Ce sont les teams qui proposent et une commission valide les candidatur­es. Nous, nous n’avons aucune raison de les refuser, sauf si l’on se retrouvait avec une grille 100 % espagnole. Mais quand ce sont des pilotes de bon niveau, il n’y a pas de problème. En plus, on a, cette année encore, énormément de nationalit­és différente­s : des Espagnols, des Italiens, des Belges, des Français, des Australien­s, des Andorrans, des Allemands, des Brésiliens et des Finlandais. 12 nationalit­és différente­s pour 18 pilotes. Niki Tuuli, qui s’était cassé le fémur à Misano, s’est bien remis. La dernière fois que j’en parlais avec le team manager Aki Ajo, il me disait qu’il avait repris le motocross. Tout le monde s’attend à ce qu’il aille vite à nouveau en 2020. » Et pourquoi n’y aura- t- il pas de MotoE au Mans non plus cette année ? « On a pris la décision de plutôt conserver Valence. Parce que ça s’est très bien passé, qu’on a eu d’excellents retours en 2019. Ça permet d’avoir une intersaiso­n un peu plus courte. On ne commence qu’au mois de mai. Si on avait gardé le calendrier prévisionn­el ( publié en septembre, deux mois avant l’offi ciel), on se serait arrêté en septembre à Misano, ce qui fait sept mois de pause. L’autre intérêt de Valence, c’est que c’est la dernière course du championna­t, donc il y a toujours un focus supplément­aire. Enfi n, on va y organiser une manche le samedi et une autre le dimanche, du coup, la coupe comprendra 7 courses au lieu de 6. Concernant les évolutions techniques, en 2020, on va avoir 10 % de couple en plus

de 0 à 110 km/ h, de nouveaux pneus et un choix de deux ou trois réglages hydrauliqu­es à l’avant. En effet, vu le peu de temps en piste, les réglages étaient prédéfi nis pour tout le monde l’an dernier. Les pilotes ont aussi trois modes de puissance disponible­s, mais l’an passé, personne n’a utilisé cette possibilit­é. On constatait juste des différence­s au niveau de la gestion du frein moteur, certains pilotes aimant glisser pour placer la moto, d’autre pas.

« À NOUS DE FAIRE ENCORE MIEUX EN 2020 »

En 2020, on va aussi avoir un tour de plus à chaque course, parce qu’on va disposer du matériel qui nous permet de recharger les motos sur la grille. Mais toujours sans tour de chauffe, parce que les pneus le permettent. Je n’ai d’ailleurs pas eu de plainte récurrente à propos de ce format de départ. » C’est sûr que quand tu vois que les pilotes sont coude par terre au premier virage, c’est qu’il y a du grip... « Oui. On reste en revanche sur la même puissance en course : 140 chevaux. On verra à l’usage,

mais un tour de plus, je pense que c’est bien. Il faut dire que l’an passé, on n’a pas eu de chance. La première manche a été écourtée suite au percement d’un air fence ( protection gonfl able installée devant les piles de

pneus, ndlr) par une moto suite à une chute. La manche autrichien­ne a été écourtée du fait de la pluie. Il n’y a que les épreuves de Misano et Valence qui ont tenu la durée prévue. Avec 8 tours au lieu de 7 en 2020, on se rapprocher­a du quart d’heure de course, et on crédibilis­e la discipline face à nos détracteur­s. On va garder le format d’essais qu’on avait en Autriche. À savoir, FP1 et FP2 le vendredi, FP3 et qualif le samedi, et course le dimanche. Ça, c’est le format prévu pour les trois premières manches. Pour Misano et Valence, qui ont deux courses par week- end, on gardera la formule de cette année. La seule incertitud­e, c’est de savoir à quel moment on va placer la seconde manche de Valence. Soit le matin, soit après la course de MotoGP, comme l’an dernier. Pas facile de savoir ce que le téléspecta­teur préfère, même si je pense que l’après- midi est un horaire plus sympa. Mais bon, dans l’ensemble, chez Dorna, nous sommes satisfaits des retours que nous avons eus sur le MotoE. Et mine de rien, on a eu aucune avarie technique en course. Le seul souci qu’on ait rencontré, c’était la moto de Mike Di Meglio qui s’était arrêtée en début de 1re manche à Misano, à cause du non- remplaceme­nt d’une pompe à eau suite à une chute survenue la veille. Il ne s’agissait donc pas d’une faille de la machine. Globalemen­t, 2019 fut un succès. À nous de faire mieux en 2020. »

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 ??  ?? Les motos des essais presse étaient identiques à celles des teams. Après cinq tours, on confirme : ça pousse, ça freine et ça tient par terre !
Les motos des essais presse étaient identiques à celles des teams. Après cinq tours, on confirme : ça pousse, ça freine et ça tient par terre !
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 ??  ?? 1 Si les MotoE Energica pèsent 258 kilos, c’est parce qu’elles emportent 110 kilos de batterie. 2 Nicolas Goubert, boss du MotoE. 3 Comme en MotoGP, les pilotes disposent de plusieurs mappings de frein moteur au pouce gauche. 4 Energica, fabricant italien basé à Modène, a entièremen­t conçu sa moto de course.
Beau boulot. 5 Comme en MotoGP, la planche de bord livre nombre d’infos aux pilotes et au staff technique. 6 Gros plan sur le capteur d’enfoncemen­t de l’amorto Öhlins. 7 Mike Di Meglio sera le seul pilote français en 2020. 4
1 Si les MotoE Energica pèsent 258 kilos, c’est parce qu’elles emportent 110 kilos de batterie. 2 Nicolas Goubert, boss du MotoE. 3 Comme en MotoGP, les pilotes disposent de plusieurs mappings de frein moteur au pouce gauche. 4 Energica, fabricant italien basé à Modène, a entièremen­t conçu sa moto de course. Beau boulot. 5 Comme en MotoGP, la planche de bord livre nombre d’infos aux pilotes et au staff technique. 6 Gros plan sur le capteur d’enfoncemen­t de l’amorto Öhlins. 7 Mike Di Meglio sera le seul pilote français en 2020. 4
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