GP virtuel..........................
Quand ce n’est pas Marc Marquez qui empile les titres dans la réalité, c’est son petit frère Alex qui gagne en jeu vidéo. Il triomphe du premier GP virtuel au Mugello, collant sept secondes au second.
«
Fabio Quartararo devrait être pénalisé pour m’avoir sorti au premier virage ! » , se marre Maverick Viñales. « C’est pas moi, c’est la faute du jeu ! » , rétorque Fabio, avant d’avouer : « Bon, c’est vrai que je suis entré un peu trop fort sur les freins. » « - Pas de quoi vous fâcher pour la saison prochaine, lorsque vous serez coéquipiers ? » , interroge le speaker, Jack Appleyard. « Non, non ! » , répondent en choeur les deux intéressés. Avec dix pilotes parlant couramment espagnol pour ce premier GP virtuel, il fallait s’attendre à ce que ça chambre avant le baisser du drapeau à damier. Et ça n’a pas loupé :
Alex Rins, gêné par l’un de ses chiens sur son sofa : « La vache, Marc apprend vite. Cela ne fait que deux jours qu’il a le jeu, et il va déjà fort. » Puis, sans pitié avec son compatriote, Lecuona : « C’est pas comme
Iker qui passe son temps par terre ! » Le Basque ne peut rien rétorquer : il a mordu la poussière cinq fois en six tours. Ce qui ne l’empêche pas de finir devant Aleix Espargaro, qui ferme la marche en
10e position. « J’aurais dû filer le joystick à mon fils Max ; il se serait mieux débrouillé que moi » , soupire le Catalan. Son fiston d’un an, assis juste à côté de lui, le regarde sans comprendre, et les autres se marrent. Incontestablement, ce tout premier GP virtuel avait des accents de Joe Bar Team, ce qui était bien sympa. « Ben oui, résume le vainqueur, Alex Marquez. D’ordinaire, en piste, on est quand même un peu plus prudent. Mais là, il y a zéro risque, donc on tente des trucs ! » Quand le promoteur des GP, Dorna Sports, informe les pilotes, le jeudi 26 mars, qu’une course MotoGP virtuelle va avoir lieu sur le jeu MotoGP 20, c’est le branle- bas de combat chez les dix candidats au baston. « J’ai tout de suite vu que je n’avais pas le rythme, explique Alex Marquez. J’étais beaucoup trop loin des temps de référence.
À MALIN, MALIN ET DEMI
J’ai donc contacté le pilote indonésien de eSport, “Moe” ( Putut Maulana, alias Moe27, ndlr), en lui disant que j’avais besoin d’aide. Il m’a d’abord donné les bons réglages, comme des rapports de boîte plus longs qui m’ont permis d’avoir une meilleure vitesse de pointe dans le long bout droit. C’est d’ailleurs marrant que sur le jeu vidéo, on ressente vraiment
les changements de réglages. Puis Moe m’a aussi livré quelques petits trucs en pilotage, comme le fait de remettre très tôt les gaz en virage pour faire tourner la moto en glisse. Ou d’éviter de toucher les vibreurs sur l’angle pour éviter la chute. Ça a bien fonctionné. Un grand merci à lui ! Après les essais, j’ai vu que Fabio, Pecco et Maverick étaient bien plus rapides que moi. Je me suis donc dit que ma seule chance de gagner était de ne pas tomber. Je me suis ainsi concentré sur la régularité. » Tactique payante puisque le cadet des frères Marquez est a priori le seul à ne pas être tombé. Ce qui, au bout de six tours, lui a offert la coquette avance de 7,093 secondes sur Bagnaia ! « J’ai évité de donner mes réglages à Marc ! » , se marre Alex, qui ne se fait toutefois guère d’illusion sur sa compétitivité face à son frangin quand les Grands Prix reprendront pour de vrai. « Avec seulement deux séances d’essais hivernaux et déjà un mois de pause, ce sera dur pour les rookies. Mais je continue à m’entraîner dur en vélo d’appartement et en muscu » , conclut Alex.
FABIO, QUATRIÈME
Quid des Yamaha boys, qui espéraient utiliser ce premier GP virtuel pour miner le moral des frangins Marquez ? « C’est vraiment dommage qu’on se soit percutés, car Trastevere73 ( champion du monde eSport 2018, ndlr) nous avait donné les bons réglages, tu peux demander à Fabio » , rigole ( jaune) Maverick, 3e. « C’est vrai, avoue
Fabio. Je suis d’abord tombé deux fois, puis je me suis fait percuter, ce qui fait trois chutes en six tours ! Mais j’ai tout de même
réussi à signer la pole ( en 1’ 44’’ 115, soit plus vite que la vraie pole 2019 de Marc Marquez en 1’ 45’’ 519), le meilleur tour
en course ( 1’ 44’’ 454), et je suis remonté à
la 4e place. » Avec un style moins orthodoxe qu’habituellement, mais une agressivité de guerrier. Cependant, patience. Fabio tient sa revanche, puisqu’une seconde course virtuelle est déjà programmée mi- avril !