Mag : dispositif Canal+ .....
Pour la première fois dans l’histoire des GP, une chaîne française déploie les grands moyens pour faire vivre à ses téléspectateurs la compétition de l’intérieur. Comment s’y prennent-ils ? Suivez le guide.
L’arsenal déployé par la chaîne cryptée sur les GP.
Thomas Sénécal dirige l’unité
Sports mécaniques sur Canal+. Ce Normand passionné de F1, mais curieux et ouvert, a découvert, comme son équipe, le MotoGP en 2019, et nous explique la façon dont il traite la discipline sur la chaîne : « En amont d’un Grand Prix, un mois avant, avec Nicolas Allix, qui est rédacteur en chef adjoint, et avec toute l’équipe,
David, Marina ( voir encadrés), Laurent, les consultants, on fixe les thèmes à traiter. On cale les entretiens individuels en interview exclusive à horizon d’un mois, surtout quand on vise des top pilotes. On prévoit deux ou trois reportages Magazine par week- end, dont un que l’on aura déjà préparé un mois avant. Ensuite, à la fin de la semaine précédant le GP, donc à J- 10 environ, là, on est plus dans le concret du “conducteur” ( plan minuté du temps d’antenne sur quatre jours, ndlr).
C’est à ce moment qu’on traite le second sujet Mag, qu’on dit “tiède”. On se garde toujours un sujet chaud qu’on réalise durant le week- end en question. Et qui va concerner l’actu dominante ; ce qui peut se passer si Marquez est tombé par exemple... Il faut être capable de réagir rapidement là- dessus. Après, on a découvert l’univers du MotoGP l’année dernière, mais ça s’est mis assez vite en place. Le timing d’un GP à l’autre est toujours le même ; nos programmes sont conçus de telle sorte qu’on est toute la journée en direct, du vendredi au dimanche soir. On sait où on va et on a très vite pris le rythme. Il s’agit de trouver des idées un peu marrantes, originales, innovantes, Grand Prix après Grand Prix, pour justement ne pas se répéter. On peut mettre en place de nouvelles choses, comme Marina par exemple : “Tiens, pour le plateau avant la FP3, j’avais pensé faire découvrir l’hospitality du HRC, puis en me déplaçant, aller jusqu’à l’arrière du camion pour les interviews.” On réfléchit à ce genre de chose. Ou bien à un invité : Puig, Poncharal, Cecchinello avant telle ou telle séance. Tout ça, ce sont des choses qui se calent à l’avance. On ne va pas réserver un entretien une heure avant sa diffusion ! S’il y a une chose qui est particulièrement sympa, c’est la rencontre avec le public. Au GP d’Argentine, on avait mis Laurent Rigal au milieu des fans de Rossi ( fans qui donnaient de la voix, précise Laurent, ndlr !). À l’antenne, ça paraît fluide. Enfin, quand c’est réussi, ça paraît fluide ! Mais ça ne se décide pas 1 heure avant. Ça se prépare quelques jours avant. C’est le boulot opérationnel de Nicolas Allix et de toute l’équipe. Comment surprendre ? Comment être en immersion ? Comment apporter notre expertise ? Tout ce qui se prépare entre J- 7 et le jour J. À chaque GP.
À PIED D’OEUVRE
Une fois sur le GP, il nous reste beaucoup de choses à défricher, parce qu’on traite une matière vivante. Il faut donc s’adapter en permanence. À l’actu, aux performances.
Notre fil rouge, ce sont bien sûr les Français, les couleurs tricolores en général. Si l’équipe d’Alain Bronec fait un truc super en Moto3, on doit être réactif pour le faire réagir, lui. C’est ce genre de chose qu’il faut anticiper. Il y a Fabio ( Quartararo) bien sûr, Johann ( Zarco) également. En temps d’antenne, on a parlé presque autant de l’un que de l’autre. Pour des raisons diverses. Mais il y avait énormément de choses à raconter sur nos deux pilotes français en MotoGP. On est très heureux aussi de ce qu’on a réussi à obtenir autour des frères Marquez, Marc et Alex, puisqu’on a fini l’année par un tournage sympa chez eux quand ils ont célébré leurs deux titres à Cervera. Avec une petite interview posée des frangins ensemble. Notre grand bonheur de 2019, c’est l’accès et la petite relation qu’on a pu nouer avec Marc. C’est aussi grâce à l’espagnol natif de Marina ; elle a tout de suite su créer une proximité avec lui, évidemment. Cela dit, Marc est un pilote généreux du point de vue média. Souriant. Je trouve que c’est un mec qui fait du bien à la moto. Et pour 2020, en espérant que ça démarre ( c’est un fait, ndlr), on avait pour projet d’en faire l’un de nos fils conducteurs, notamment avec le fait d’avoir deux frères dans la même écurie, et tout ce que ça peut générer comme histoires à raconter. Dans notre week- end de retransmission, le moment fort, c’est la course MotoGP. On l’organise en trois temps : l’avant- GP, le GP et l’après- GP.
C’est d’ailleurs la partie qui est toujours diffusée sur Canal+ ( sous- entendu, l’antenne principale au lieu de Canal+ Sport Week- End/ Canal+ Décalé). Même si d’autres séquences du week- end sont aussi parfois sur Canal+.
LES TROIS ACTES
Tous nos efforts convergent vers la course, ce qui comporte une difficulté. Parfois, on en vient à répéter le dimanche des choses déjà évoquées le vendredi et le samedi. Parce qu’on a un nouveau public le jour de la course. On briefe nos journalistes en ce sens :
“Il faut que vous soyez les plus complets et les plus didactiques possible car le nombre de personnes qui nous regardent est vraiment
plus important le dimanche.” L’émission La Grille est préparée, ciselée, non pas à la minute, mais à la seconde ( voir encadré
Marina Lorenzo). L’idée, c’est d’être au bon endroit au bon moment, et ça, c’est un vrai défi. Parce que les pilotes vont sortir du stand à 13 h 40, et pas à 13 h 43. Donc tu dois glisser tes reportages, tes interviews,