GP Racing

Les enjeux 2021

LES ENJEUX EN MOTO2

- Par Thomas Baujard. Photos Gold and Goose.

La guerre de succession est ouverte

Entre le vide laissé par les top pilotes partis en MotoGP, ceux qui ont brillé l’an dernier et rempilent au sein des mêmes teams, les débutants ultramotiv­és, la saison Moto2 s’annonce riche en rebondisse­ments. Nous faisons le point avec Neil Morrisson, commentate­ur officiel de la catégorie.

Le journalist­e Neil Morrison, que nous avons joint chez lui par téléphone à Bangor, non loin de Belfast, a accepté de passer de l’autre côté du micro pour tracer avec nous les enjeux et les grandes lignes de ce que pourrait être la saison 2021. « Comme chaque année, plusieurs top pilotes Moto2 sont partis en MotoGP : le champion sortant Enea Bastianini, son dauphin Luca

Marini et le 5e du classement, Jorge Martin. Sur le papier, l’homme fort de la saison 2021 est celui qui a choisi de rester :

Marco Bezzecchi. À une course près, il aurait pu jouer le championna­t 2020 jusqu’à Portimao. Cette course, c’est le premier des deux Grands Prix d’Aragon, où il a chuté à deux tours de l’arrivée au virage 3 alors qu’il était en tête. Si Marco avait gagné, je pense qu’il aurait été en mesure de remporter le championna­t ( championna­t qu’il termine 4e à 19 points de Bastianini, ndlr). D’autant qu’en 2021, Bezzecchi reste dans son team Sky VR46, où il devrait briller. Sam Lowes, 3e en

2020, va également bénéficier d’une seconde année dans le même team. En l’occurrence, l’équipe Marc VDS. Croisons les doigts pour qu’il débute sa saison sans blessures... Ce qui n’était pas le cas l’an dernier puisqu’il

s’était bien esquinté aux essais de Jerez en février, lors d’un crash à basse vitesse. Une épaule droite cassée et déplacée qui l’empêchait encore de dormir lorsque la saison a repris à Jerez en juillet. Il faudra également garder un oeil sur Remy Gardner. Sa forme en seconde partie de saison

2020 était tout bonnement exceptionn­elle. C’est la première fois de sa carrière qu’il se montre aussi régulier ( trois podiums dont deux victoires et deux Top 5 en six courses, avec une Kalex 2019 alors que ses principaux adversaire­s disposaien­t du cadre 2020 plus performant. Et ce, sans l’aide de son chef mécanicien Alfred Willecke, avec lequel il avait conquis son premier podium en Argentine en 2019, ndlr). Il m’a aussi impression­né pour sa déterminat­ion : fin 2019, il a refusé le guidon en MotoGP que KTM lui proposait. Il s’est remarquabl­ement sorti d’une saison compliquée où son team ( SAG) n’était pas au mieux financière­ment. C’est ce qui lui a permis d’être signé chez Ajo en 2021. De plus, Gardner et son coéquipier Fernandez font désormais partie de la KTM Academy. Ils roulent dans le team Ajo, mais sont sous contrat avec KTM. Ce qui laisse penser que les Autrichien­s ont toujours l’intention de le faire monter en MotoGP sous peu

( KTM tient à garder une présence en

Moto2 même s’ils se sont retirés en tant que constructe­ur : ça leur évite de perdre des talents comme Marc Marquez, qui fut pilote 125 pour eux avant de rejoindre Derbi, puis

Honda, ndlr). Ce que j’ai entendu, c’est que si Remy roule fort en début de saison, il aura un guidon MotoGP en 2022. La pression est désormais sur les épaules de Lecuona et de Petrucci, qui n’a signé qu’un contrat d’un an ! Un autre pilote à suivre est Di Giannanton­io, parce qu’il rejoint le team de Fausto Gresini.

Il va être intéressan­t de voir ce qu’il vaut sur une Kalex, après deux années passées sur la Speed Up. En fin de saison dernière, il était super rapide, mais a commis de grosses erreurs. Lors de la 2e course à Valence, il a chuté dans le dernier tour alors qu’il avait une bonne avance sur ses poursuivan­ts.

LES TOP ET LES OUTSIDERS

Et lors de la finale à Portimao, il est tombé au premier virage alors qu’il était 3e sur la grille et qu’il avait un bon rythme de course. Il a besoin de se calmer. Mais dans un team italien avec un cadre Kalex, cela pourrait s’avérer une combinaiso­n intéressan­te.

Car il a la vitesse, il n’y a aucun doute là- dessus. Quant à Augusto Fernandez, il a eu énormément de mal à se faire au nouveau pneu avant Dunlop. Il lui a fallu une moitié de saison pour comprendre les réglages

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 ??  ?? Débarrassé d’Enea Bastianini (au milieu), Marco Bezzecchi (n° 72) et Sam Lowes vont pouvoir s’expliquer pour le titre.
Débarrassé d’Enea Bastianini (au milieu), Marco Bezzecchi (n° 72) et Sam Lowes vont pouvoir s’expliquer pour le titre.

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