Team Ducati
La marque italienne veut concrétiser
Malgré un titre de champion du monde des constructeurs obtenu à l’arraché, la dernière saison de l’équipe Ducati n’a pas été celle dont rêvaient les hommes de Gigi Dall’Igna. Dovizioso parti à la retraite et Petrucci chez KTM, une nouvelle ère s’annonce avec la promotion de Miller (photo) et Bagnaia dans le team officiel et l’arrivée, dans la famille, de Martin, Bastianini et Marini.
Marc Marquez blessé et absent toute l’année, la saison 2020 aurait dû être celle de Ducati. Après trois championnats du monde conclus en deuxième position, Andrea Dovizioso faisait bien évidemment figure de favori. Non seulement l’Italien a échoué dans sa quête, mais il s’est aussi définitivement brouillé avec Gigi Dall’Igna et a décidé de mettre un terme à son aventure avec les Rouges après huit ans de bons et loyaux services. Danilo Petrucci n’ayant, lui non plus, pas été reconduit, les responsables du service course de Borgo Panigale ont choisi de faire passer Jack Miller et Francesco Bagnaia du team Pramac à l’équipe Factory, d’installer Johann
Zarco dans la structure gérée par Francesco Guidotti et de recruter trois rookies du
Moto2 : Jorge Martin, Enea Bastianini et Luca Marini. L’Espagnol fera équipe avec Zarco chez Pramac et les deux Italiens rouleront dans la structure Esponsorama Racing, l’un sous les couleurs Reale Avintia, l’autre sous celles de Sky VR46. À noter que les six pilotes seront cette année sous contrat direct avec l’usine Ducati. Une fois encore, le constructeur italien sera le seul à aligner six machines. Miller, Bagnaia, Martin et Zarco disposeront de la dernière version de la Desmosedici, alors que Bastianini et Marini devront se contenter de la machine utilisée l’an dernier par Johann en fin de saison.
Sur le papier, la nouvelle armada Ducati ne manque ni de charme, ni de fraîcheur. Reste à savoir si cela suffira à relancer une dynamique d’ensemble mise à mal par les anciens pilotes. Des six représentants de la marque, Miller et Zarco semblent les plus expérimentés pour ferrailler pour le titre. L’an dernier, s’il n’a pas gagné de course, l’Australien est en effet monté à quatre reprises sur le podium, ce que n’ont pas su faire Dovi et Petrucci. Encore un peu trop irrégulier, Miller devrait disposer cette saison d’un meilleur support de l’usine, mais il lui faudra par ailleurs gérer une pression supplémentaire, toujours aussi forte chez Ducati, et adapter son caractère franc et direct à un entourage où la politique complique souvent les choses. Un peu moins exposé chez Pramac, Zarco pourrait en profiter pour briller, maintenant qu’il sait comment fonctionne la moto. L’an dernier, les pilotes de la Desmosedici ont régulièrement eu du mal à tirer profit du nouveau pneu arrière Michelin. Dall’Igna affirme que le problème est cerné. Serat- il pour autant résolu ? « Il est clair que ce pneu est plus performant, et il est tout aussi évident que nous avons été ceux, l’an dernier, à ne pas en tirer profit. Nous avons analysé toutes les données recueillies sur chaque circuit et nous savons dans quelle direction travailler. De plus, Jack et Peco ont démontré l’an dernier qu’ils étaient de ceux qui avaient le mieux compris, en termes de pilotage, ce qu’exige ce nouveau pneu arrière. De toute façon, avec le gel des moteurs, les motos 2021 seront très proches de celles qu’on a vues l’an dernier. Les différences se feront sur des détails et dans la mise au point. » Optimiste, le patron du service course italien est convaincu d’avoir les hommes et la machine pour jouer le titre.