Les pneus
Piero Taramasso, responsable compétition Michelin : « Sur la lancée de la saison précédente,l’objectif est de présenter de nouveaux pneus dotés d’un taux de matériaux durables (TMD) supérieur à la spécification de 2020,qui était de 33%. Là,on a prévu des évolutions en augmentant ce pourcentage sans perdre en grip,ni en stabilité.On a différentes solutions qu’on va tester début février à Jerez,où l’on présentera le nouveau pneu.Et on retiendra le meilleur. Sur le pneu arrière,l’objectif est d’améliorer encore la mise en régime (la montée en température du pneu, ndlr). Pas parce qu’elle n’est pas bonne,mais parce que les courses sont vraiment très courtes.On aimerait que les pneus bénéficient d’une performance optimale après un virage ou deux.Ça voudrait dire une mise en régime quasi instantanée.» Sacré challenge ! Mais intéressant pour tous les pneus que vous produisez...
« En effet.On utilise le MotoE comme un laboratoire pour expérimenter ces nouveaux mélanges de gommes comportant des matériaux bio-sourcés.Ce sont des matériaux régénérés,que l’on utilise pour voir comment ils fonctionnent.Pour intégrer demain un certain pourcentage de ces matériaux dans les pneus MotoGP,ou dans les pneus du commerce,moto ou voiture.
Il y en a déjà dans tous les pneus Michelin, moto,voiture ou camion.Mais un objectif stratégique du Groupe est d’augmenter cette technologie à l’avenir.Et pourquoi pas, d’arriver un jour à un pneu fabriqué à 100% avec ces matériaux.Ce serait un rêve ! »
En tant que partenaire technique du MotoE, êtes-vous satisfait de sa visibilité après deux saisons ? « Oui.On sent qu’il y a du potentiel, et on voit aussi que les chiffres sont bons. On a l’avantage de faire partie du MotoGP,et beaucoup d’acteurs de ce paddock regardent aussi la MotoE.C’est difficile pour quelqu’un d’extérieur de faire la différence entre ces deux championnats,mais on est content de sa visibilité,du support de Dorna.Ça va dans la bonne direction.Après chaque course,Dorna nous transmet le nombre de téléspectateurs, combien il y a eu d’articles sur Internet et les réseaux sociaux.Dès que le logo Michelin apparaît,on en convertit la valeur comme s’il s’agissait d’argent : disons que si lelogocoûte 20€,parexemple,ontransformecette somme en calculs.Ce procédé s’appelle“soft revenue”.Ce n’est pas de l’argent que l’on touche,c’est juste une valeur indicative,mais qui permet de quantifier les retombées de notre présence.De notre côté,nous faisons également appel à une entreprise extérieure qui élabore un calcul indépendant et chaque fois,elle retombe sur les mêmes valeurs que la Dorna.» Dorna, qui nous a communiqué les taux d’engagement 2020 du MotoE sur les réseaux sociaux, qui ont nettement progressé par rapport à 2019 : « En effet, comme en Formul-E (la course électrique auto, ndlr), le plus difficile,ce sont les trois ou quatre premières années.Après,ça décolle.»