GP Racing

Tech3 Classic

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L’aventure Mistral s’achève au moment où les quatre-cylindres Honda sont remplacés par les trois-pattes Triumph. Guy lance Tech3, et ses ateliers, dans un nouveau domaine, celui de la restaurati­on. Outre sa monstrueus­e connaissan­ce d’une grande partie de la production motocyclis­te – qu’elle soit de compétitio­n ou de production –, son aisance avec la mécanique et son réseau de fournisseu­rs mais aussi de collection­neurs,

Guy supervise avec beaucoup d’intérêt la naissance et la croissance de Tech3 Classic. De la reconstruc­tion d’une roue arrière en magnésium sur une Münch Mammut, à la préparatio­n d’une 700 TZ pour des démonstrat­ions sur les circuits des quatre coins de l’Europe, Guy se régale et débrouille des situations improbable­s pour le plus grand bonheur des collection­neurs. « Aujourd’hui,il y a Laurent (qui a longtemps oeuvré dans le team MotoGP, ndlr), épaulé par GuiGui (l’un des datas boys de Guy en Grands Prix, ndlr) et deux stagiaires,pour faire tourner la boutique.Je leur donne mon avis sur certaines choses que je connais mieux qu’eux,sur la façon de faire ou sur l’esprit à conserver dans une restaurati­on.» En clair, il y passe une grande partie du (peu de) temps où il n’est pas sur les circuits : «Ce qui me plaît le plus sur une moto de course ancienne,c’est de voir l’évolution technique au fil des années.J’ai par exemple dépensé pas mal d’argent,et plus qu’elle n’en vaut,pour refaire une C 92, une 125 Honda bicylindre de 1959.C’est une deuxième main qui a été importée et homologuée directemen­t par son acheteur et livrée au port de Marseille. Visiblemen­t,elle a connu un problème moteur et le remontage du joint de culasse a été fait à la patte à joint Patex.Ce qui a bouché le trou de remontée d’huile à l’arbre à came...et celui-ci a serré ! Elle est restée longtemps comme ça jusqu’à ce que je la récupère au milieu des années 80.À l’époque,la qualité de l’aluminium Honda est moyenne,en revanche, tout est goujonné en acier. Ça demande du temps à faire, du temps à monter mais à l’époque,au Japon,la maind’oeuvre n’est pas chère.Tout comme la selle qui est fabriquée avec des ressorts,comme un matelas,plutôt que dans un bloc de mousse.Au fur et à mesure apparaisse­nt d’autres méthodes de fabricatio­n plus simples mais qui sont rendues réalisable­s grâce à un gros travail sur la métallurgi­e,avec des aluminiums plus solides,des perçages plus précis et des boulons à embases pour ne pas abîmer les carters. C’est une évolution sociologiq­ue. On y passe moins de temps parce que la main-d’oeuvre coûte plus cher,donc on trouve des solutions. J’aime bien ça.Mais j’adore aussi restaurer des motos anglaises et rouler avec.Mais là,tu vois bien que la cabane va tomber sur le chien.C’est l’inverse.

Dans les années 50,une anglaise, c’est la reine de la route.Il y a des motos magnifique­s,très agréables à piloter,avec une puissance en adéquation avec le concept.Mais au lieu de faire évoluer la race,ils compriment les moteurs,grossissen­t les soupapes, dans la même machine...et si tu essayes d’utiliser toute la puissance,tu casses tout ! »

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