Team Alstare ........................
Entre passé, présent et futur, Alstare écrit son histoire
Pendant une vingtaine d’années, Alstare, la structure de Francis Batta (photo), a été l’une des plaques tournantes du championnat du monde Superbike, par ses résultats mais aussi par l’ambiance qu’elle insufflait au paddock. Alors qu’elle revient cette année à la compétition, GPRacing vous dévoile les coulisses de cette équipe emblématique.
Alleur, à une dizaine de kilomètres du centre- ville de Liège : c’est ici que se situent le siège et les ateliers d’Alstare. Depuis quelques semaines, plusieurs petites mains s’affairent chaque jour à tout nettoyer et à tout remettre en ordre, que ce soit au niveau des machines, de l’outillage, de l’électricité, ou encore des derniers petits détails restant encore à fignoler dans la cour. Dans le hall, Laurent Warowny, que tout le monde appelle « Waro » , travaille, lui aussi, la banane solidement accrochée au visage. Le garçon, cheveux mi- longs, véritable personnage, fréquente l’endroit depuis toujours ou presque. Du coup, ce retour d’Alstare en championnat du monde Superbike, sept ans après leur dernière course, le prend véritablement aux tripes. Il ne le cache pas : il a des papillons dans le ventre. « C’est tellement gai. C’est comme si l’atelier retrouvait un peu une seconde vie, dit- il joliment. Tout se met doucement en place. Les mécaniciens investissent à nouveau les lieux. M. Batta revient régulièrement au bureau. Les motos se démontent, se remontent. C’est vrai que de voir tout ça, ça me fait quelque chose. » À côté de lui, on s’active, encore et encore. Alors que certains s’occupent des dernières finitions au niveau des panneaux qui habilleront le stand sur les circuits cette année, d’autres se chargent de coller les nouveaux autocollants sur le camion. Bref, l’atmosphère de la course envahit à nouveau l’endroit. Et puis, travailler ici, pour un mécanicien ou un ingénieur, c’est un peu le rêve. Cédric Véron ne dit d’ailleurs pas le contraire. Le Morvandiau, qui bosse à présent chez Showa, où il est en charge des suspensions d’Alex Lowes sur la Kawasaki officielle, a passé les premières années de sa carrière chez Alstare, où il s’est notamment occupé de Yukio Kagayama et de Sylvain Guintoli. Il raconte : « Déjà, vu que c’est une ancienne confiturerie, il y a énormément de place. C’est comme si tu faisais un atelier dans un supermarché, finalement. Et puis, surtout, on avait tout. Tu ne peux tout simplement pas rêver mieux. À l’époque
ALSTARE, C’ÉTAIT L’ENDROIT OÙ IL FALLAIT ÊTRE ET OÙ, POUR LES STARS INVITÉES, IL FALLAIT SE MONTRER
où on s’occupait des Suzuki, j’ai même pu faire du développement, avec notamment une boîte à air entièrement en carbone sur laquelle j’ai travaillé pendant un an. C’était le paradis ! »
UNE AMBIANCE UNIQUE
Mais si les mécaniciens avaient tous les outils nécessaires à leur disposition pour préparer du mieux possible les machines ou développer certaines pièces, ce n’est cependant pas uniquement au niveau technique que la structure belge faisait la différence par rapport aux autres équipes du plateau. Véritable rouleau compresseur dans les années 2000, avec des motos engagées dans chaque catégorie, aussi bien en Superbike qu’en Supersport, sans oublier le Superstock, et des titres à chaque fin de saison ou presque, Alstare a toujours réussi à savamment trouver l’équilibre entre professionnalisme et décontraction. Bruno Bailly peut en témoigner. Pendant des années, le Belge a été l’une des chevilles ouvrières d’Alstare en préparant les moteurs des GSX- R. Le prince de la soupape se souvient : « Il y avait vraiment un esprit de famille. C’était cool. Mais, attention, on bossait. Les journées étaient parfois longues. Après, on ne peut pas vraiment dire qu’on travaillait, on était plutôt dans l’amusement. C’est difficile à expliquer. Quand je me levais le matin et que je prenais ma voiture pour aller à l’atelier, je n’avais pas du tout la sensation d’aller au boulot. On était dans la passion à 100 % ! Combien de week- ends ai- je passés là- bas ? Ou même des nuits entières à travailler, à chercher. Parce que c’était comme ça. Et puis, ça nous paraissait tout à fait normal. C’était notre façon de faire. On était une bande de potes. Pendant toutes ces années, on a vécu des moments uniques ! » C’était aussi le cas sur les circuits. Les soirées chez Alstare, notamment à l’époque Corona, ont en effet marqué toute une génération, puisque tout le paddock se retrouvait là- bas pour passer un bon moment. C’était l’endroit où il fallait être et où, pour les stars invitées sur les courses, il fallait se montrer. Chaque week- end, l’hospitalité était pleine à craquer. Les pilotes se pliaient toujours avec un plaisir non- feint aux séances de dédicaces. La musique était là pour mettre de l’ambiance. La cuisine était bonne, aussi. Il n’était d’ailleurs pas rare que le service du midi se prolonge jusque tard dans l’aprèsmidi, et les invités pouvaient se restaurer en regardant les images de la deuxième manche sur les écrans de télévision, placés ici ou là. Il y avait tout simplement une vraie proximité entre les acteurs de la course et les fans. Et puis, sur la piste, Alstare se battait à chaque course pour la victoire. « J’ai tellement de souvenirs que je ne peux
pas en sortir un en particulier, dit Francis