« À QUI PENSEZ-VOUS VRAIMENT VOUS ADRESSER ? »
Entre perplexité, pudeur et admiration, vos lettres de ce mois-ci vous montrent sous un jour plus sensible que d’habitude. Ce dont nous ne pouvons que nous réjouir, petites fleurs des champs.
Cher GQ, Abonné depuis votre apparition sur le marché français, je tiens à vous féliciter d’être toujours aussi « beau, masculin et intelligent » à la fois, même après toutes ces années. Habitant la région parisienne, et empruntant à ce titre les transports en commun, j’apprécie de pouvoir lire vos articles sans tomber sur des demoiselles en petite tenue au détour d’une page (et passer pour un pervers aux yeux des autres passagers). Or, j’ai constaté depuis quelques numéros que votre magazine se peuple de créatures dénudées, qui rendent périlleux l’exercice de votre lecture dans le métro. Même si j’apprécie les courbes de Mlle Ratajkowski (avec deux k !), je m’interroge. N’ayant qu’une actualité limitée, un talent d’actrice à démontrer et un discours creux, est-elle bien nécessaire ?
Cher Harold, Il y a deux mois un lecteur nous reprochait la disparition des femmes dans notre magazine. Aujourd’hui, vous nous reprochez de publier des photos trop dénudées. Qui croire ? La vérité doit se situer quelque part entre les deux. Ni trop, ni trop peu. Ces photos d’emily Ratajkowski (avec deux k, vous avez raison, et nous lui présentons nos excuses, pour ce!e coquille en couverture) issues du GQ américain nous ont semblé esthétiques et modérément transgressives. Par ailleurs, nous vous trouvons dur avec les capacités intellectuelles de ce!e demoiselle : son analyse de la situation de l’europe (« La population décline, les politiques se répètent, l’économie est foutue ») nous a paru mériter toute notre a!ention. Un esprit sain dans un corps sain. Tout ce qu’il faut pour prendre le métro !
Cher GQ, Dans le GQ de septembre, vous nous parlez des produits bio de La Jeune Rue et de yachts hyper polluants, et après avoir détaillé ces yachts hors de prix, vous évoquez Airbnb. Vous adressez-vous à des écolos ou à des pollueurs, à des milliardaires ou à des fauchés ? À force de vouloir parler à tout le monde, ne craignezvous pas de ne parler à personne ? Augustin (Lyon)
Cher Augustin, Nous vivons une époque complexe, faite de désirs contraires. Peut-être êtes-vous adepte du bio mais intéressé par la haute technologie. Ou l’inverse. Peut-être passez-vous vos vacances sur un yacht mais souhaitez-vous vous informer sur l’économie du partage. Ou le contraire. Sachez en tous cas que vous n’êtes en aucun cas obligé de faire votre choix.