Pigalle, 2 h 58, avec Reda Kateb
C’est une des gueules les plus marquantes du cinéma français. Depuis sa révélation dans Un prophète de Jacques Audiard, Reda Kateb impose sa sensibilité brute jusqu’à Hollywood. Pour GQ, il se joue de l’assurance un peu sauvage et du formalisme plus class
Le comédien s’est glissé dans la peau (et le style) d’un parrain des nuits parisiennes. Chic et voyou !
REDA KATEB, LA SINGULIÈRE HUMANITÉ D’UN ACTEUR HABITÉ
« Je ne cherche pas à tout prix la lumière. Je ne voudrais pas me vautrer dans la célébrité. » Reda Kateb a raison d’être méfiant. À 37 ans, l’acteur découvert dans Un prophète de Jacques Audiard en 2009, enchaîne les tournages. Au dernier festival de Cannes, il présentait pas moins de trois films. Qui vive, avec Adèle Exarchopoulos, Hippocrate, avec Vincent Lacoste et Lost River, le premier long métrage de Ryan Gosling. La star de Drive a découvert Kateb chez Audiard avant de le revoir dans Zero Dark Thirty, reconstitution des années de traque de Ben Laden signée Kathryn Bigelow. Passé par plusieurs séries de Canal + (Engrenages, Mafiosa) et des seconds rôles auxquels il imprimait sa gueule de gangster racé, le comédien originaire d’ivry-sur-seine joue désormais des personnages aux origines très diverses, autant d’humanités, comme il les appelle, auxquelles il confronte directement la sienne. Celle-ci est faite d’un alliage singulier de douceur et de brutalité : « Je pète rarement un câble et jamais sans raison, mais si ça arrive, mieux vaut ne pas être sous le feu », nous a confié l’acteur. Quand il nous dit ça ses yeux clairs changent de couleur. Toma Clarac