GQ (France)

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LA CORBEILLE Du PSG

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européen, ne tient pas en place. Il crie des « Allez Le Mans ! », s’en prend à l’homme en noir. Un rang plus bas, Pierre Blayau, président délégué du PSG, se retourne avec vigueur : « Écoutez monsieur, vous êtes ici invité. Si vous n’êtes pas content, vous pouvez aller vociférer ailleurs. » Pour les politiques, cette tribune est une parenthèse. Le temps d’une soirée, les tensions partisanes s’amenuisent. On trinque et on se tape dans le dos, on discute 4-4-2, joueurs en forme et pronostics. « C’est un lieu de conviviali­té, assure Jean Tiberi, l’ancien édile de la capitale. Les relations y sont détendues, même entre ceux qui n’appartienn­ent pas aux mêmes partis. » Le 21 septembre 2014, à peine sortie de France Télévision­s après une longue interview au journal de 20 heures pour annoncer son retour dans le ring politique, Nicolas Sarkozy se presse dans la corbeille. Grand supporter du club, le chef de L’UMP s’y rend depuis des années, souvent avec ses fils. Il connaît sûrement aussi bien cette tribune que la Villa Montmorenc­y voisine, où il réside avec Carla Bruni. D’ailleurs, certains disent que Nasser Al-khelaïfi craindrait que la présence régulière à ses côtés de l’ancien chef de l’état ne nuise à l’image du PSG, lui donnant une dimension trop politique. Tout comme ses immersions dans les vestiaires ne seraient pas toujours du goût de Laurent Blanc. À sa décharge, Nicolas Sarkozy est un fan de tous les instants. « Pas comme ceux que l’on ne voit qu’en période électorale », tacle Jean Tiberi, lui aussi familier des lieux. On y vient alors pour être vu, en bonne place, parmi les gens qui comptent. Peu importe ce qui se déroule sur le terrain. Alain Cayzac se souvient d’une Rachida Dati plus intéressée par ses textos que par l’évolution du score. Ministre des Sports de septembre 2010 à novembre 2011, Chantal Jouanno s’est déjà fait surprendre par le cours de jeu. Les yeux rivés sur son portable, l’actuelle sénatrice de Paris a manqué des buts, se retrouvant en décalage par rapport à l’enthousias­me environnan­t. « C’étaient des moments embarrassa­nts pour ses collaborat­eurs, confie un ancien du ministère des Sports. Ces places sont tellement prisées qu’il faut savoir les honorer. En privé, elle avouait un vrai dégoût pour le foot. Mais elle avait des ambitions politiques dans cette ville, et savait qu’il fallait se montrer là. » Dans ce paradis du « networking », le réseautage est de bon ton. Les conseiller­s et communican­ts soufflent à l’oreille de leur patron le nom de la personne qu’il s’apprête à saluer. On échange des banalités et des cartes de visite. On se dit qu’il faudrait aller déjeuner.

ne pas froisser pour être réinvité « Et c’est très efficace, analyse un ancien salarié du PSG qui travaille désormais chez un des principaux partenaire­s du club. Les gens se prennent davantage au sérieux, comme s’ils faisaient partie d’un même club. Ils savent que s’ils sont là, c’est qu’ils ont atteint un haut niveau de respectabi­lité dans leurs domaines respectifs. » Le carré a ainsi des allures de mini «dîner du Siècle » en plus détendu, quasi hebdomadai­re, où le match de football remplace les tablées ennuyeuses. Mais quand on ne figure pas sur la liste des invités, entrer dans les confidence­s est plus délicat. Globalemen­t, les convives qui acceptent de livrer leur sentiment sur cet «entre-soi » ne sont pas légion. Comme s’il ne fallait pas trop en dire, de peur de froisser ses hôtes. Contactée, l’agence d’événementi­el Facett et Création, qui travaille aujourd’hui dans la corbeille, n’a pas été autorisée par le Paris Saint-germain à répondre à nos questions. Tout comme la maison Lenôtre, qui met chaque soir de matchs les petits plats dans les grands pour contenter les papilles des VIP. Sollicitée un mois avant l’écriture de cet article, Anne Hidalgo, maire de Paris, a assuré ne pas avoir cinq minutes pour nous livrer quelques souvenirs de moments passés dans ce lieu prisé. Un autre interlocut­eur a lui faussement plaisanté: « Un papier sur le carré ? Rappelez-moi demain, je vais réfléchir. Il faut que je voie ce que je peux vous dire. J’aimerais continuer à recevoir des invitation­s. »

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