Médias News, clashs et téléréalité : qui a peur du nouveau morandini ?
Il y a vingt ans, son émission « Tout est possible » lançait la mode de la télé-poubelle et le grillait dans le métier. Depuis, le mouton noir des médias a rebondi, à la radio et sur le web. tente d’évaluer le véritable pouvoir de J2M.
« @Edwy Plenel retweetant JeanMarc Morandini, la période est folle. » Posté le 10 janvier par les Garriberts (ex-journalistes de Libération formant l’un des tandems les plus redoutables du décryptage médiatique), le tweet a agité la Toile. Après une cinquantaine de retweets et autant de commentaires moqueurs, le fondateur de Mediapart s’est senti obligé de se justifier : « @Garriberts ;-) J’ai pas RT mais tweeté ! L’événement, c’est que ce blog donne la place qu’il mérite aux propos du frère du policier Ahmed (abattu lors de l’attaque de Charlie Hebdo le 7 janvier, ndlr). » Ce « blog », qui fait tant grincer les dents, c’est jeanmarcmorandini.com, un site « d’informations médias, programme TV, vidéo, zapping, people… » à la réputation sulfureuse, tenu par l’animateur le plus controversé du PAF. Mais au moment où ses audiences s’envolent – 1,83 million de visiteurs uniques en janvier, soit 61 % de plus qu’en décembre –, l’échange entre ces deux autorités des médias soulève de vraies questions : quel est le véritable poids de ce drôle de business ? Et surtout, Morandini serait-il devenu fréquentable ? Petit rappel : au début des années 1990, l’animateur fait partie des jeunes loups de la télévision française, comme le sont aujourd’hui Vincent Cerutti (« Danse avec les stars ») ou Christophe Beaugrand (« 50 minutes inside » et bientôt « Secret Story »). Après un passage éclair sur La Cinq, ce diplômé de l’école de journalisme de Marseille est propulsé à 28 ans sur TF1 où il anime « Tout est possible », une émission de deuxième partie de soirée qui propose, entre deux sujets morbides, un débat sur le lancer de nains…
« J’en ai pris plein la gueule » Malgré des audiences spectaculaires – jusqu’à 50 % de parts de marché –, le programme qui afflige la presse disparaît au bout de quatre saisons et J2M est éjecté de TF1 en 1997 : « À l’époque, la télé, c’était ma vie. J’en ai pris plein la gueule, j’étais au fond du trou », nous confie-t-il dans son grand bureau parisien. Affichant son légendaire teint hâlé et son sourire tout en dents, Morandini se plie volontiers à l’exercice de l’interview. À l’époque,