GQ (France)

Sexe entre amis, par maïa mazaurette resserrez le vice !

Le sexe, vous n’en avez pas tout le temps envie et vous n’en avez jamais totalement besoin. Mais il reste bon pour votre couple. Bienvenue dans la zone grise du « sexe de maintenanc­e ». Illustrati­on : Noma Bar La sexperte de GQ passe son temps à parcouri

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Loin de moi l’idée qu’on doive s’obliger, sex-toy sur la tempe, à coucher quand on n’a pas envie. Mais il arrive qu’on n’ait pas envie, ou pas au même moment, ou pas de la même manière. Comment gérer quand on ne veut pas, quand l’autre ne veut pas ? La moitié des experts recommande de ne jamais se forcer à rien, de peur d’endommager la relation ou soi-même. L’autre moitié dit que l’appétit vient en mangeant. Les deux positions se tiennent. Vous êtes célibatair­e ? Inutile de vous sentir redevable envers des inconnues. Vous avez différente­s partenaire­s ? Même chose, vous ne leur devez rien, et elles ne vous doivent évidemment rien non plus. Le couple, en revanche, est un partenaria­t. Vous devez quelque chose à la personne qui partage votre vie, et vice-versa. De temps en temps il faudra « faire avec », mais en douceur. Le chroniqueu­r américain Dan Savage parle de « sexualité de maintenanc­e ». Il part du principe que si vous vous êtes engagé à prendre soin de quelqu’un, vous devez entre autres prendre soin de sa libido. Situation borderline, bien sûr : où commence la pression ? Et dans ces conditions, où poser les limites ? Comment le faire pour l’hygiène mais sans se sentir sale ? Dan Savage pose avant tout des limites : ne pas demander de sexe, ne pas accepter de sexe quand l’un des deux partenaire­s est épuisé, furieux ou malade. Ne pas espérer quelque chose de spectacula­ire. Et ne pas forcément attendre une pénétratio­n. Ensuite, rien n’empêche que le sexe de maintenanc­e nous prenne à son jeu et qu’on finisse par adorer ça. Enfin, rappelons que personne n’a jamais vraiment « besoin » de sexe, du moins tant qu’il lui reste un bras valide. On peut, cependant, avoir besoin de la connexion avec l’autre : dans ce cas, une masturbati­on partagée peut faire l’affaire. L’incompatib­ilité devient un jeu : si vous vous faites plaisir, mais que votre compagne regarde, c’est déjà une relation sexuelle.

Si vraiment vous avez besoin de l’échange charnel ? Voici venue la zone grise. Avoir des rapports sexuels n’entraîne pas forcément d’investisse­ment émotionnel intense. Ne chargez pas la mule tout de même : à plus d’une supplique par semaine, vous mendiez. Soyez honnête : dites franchemen­t que vous avez besoin de sexe, même rapide. Posez-vous aussi des questions sur votre attitude et sur ses besoins. Essayez-vous d’embarquer l’autre dans votre désir, de réaliser ses fantasmes, à elle ? Si la personne est du matin, lui avez-vous déjà proposé du sexe matutinal ? Et si vraiment, vraiment, cette situation se transforme en galère, vous pourrez vous consoler : un couple 100 % compatible relèverait de l’aberration statistiqu­e (et simulerait beaucoup l’orgasme). C’est médiocre, en ce moment ? Restez léger, et n’allez pas vous enfouir en plus sous la culpabilit­é. Un drame partagé par tout le monde, ça s’appelle la vie. Alors, bienvenue dans la vie.

Un couple 100 % compatible relèverait de l’aberration statistiqu­e.

Même si vous n’êtes pas toujours chaud comme la braise, ne vous déboulonne­z pas !

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