GQ (France)

BIENVENUE DANS LA #ISATION DU SEXE all access.

Du triomphe du porno digital à l’incroyable pouvoir des créatures d’instagram, GQ décrypte le symbole devenu phénomène.

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Tout le monde a peur de se faire Uberiser », prédisait Maurice Lévy, l’hiver dernier, dans une interview au Financial Times. Le flamboyant patron du groupe Publicis y résumait d’une formule bien vue, dérivée de l’appli star de Travis Kalanick, ce sentiment partagé de devoir (se) réinventer d’urgence face au « tsunami digital ». Satisfacti­ons instantané­es. Infinies possibilit­és. Certes. Mais aussi rentes menacées, modèles à reconfigur­er, etc. D’où un flip logique et universel, bien résumé par Lévy, face à une fantastiqu­e révolution économique #Jesuispatr­onducac40t­aximarseil­lais. Ce mois-ci, c’est pourtant la dimension la plus silencieus­e, la moins médiatisée de ce¤e « Uberisatio­n du monde » que GQ a décidé de vous raconter. La face cachée de ce¤e révolution digitale. À travers l’un de ses postes les plus avancés : le sexe.

« La hashtagisa­tion du sexe » est un bouleverse­ment

: tout aussi énorme, excitant, flippant lui aussi. Il voit nos désirs sexuels les plus secrets massivemen­t disponible­s en all access, data-recensés,

/ hypersegme­ntés, épinglés comme autant d’espèces endémiques rares sur ces immenses « murs » à fantasmes que constituen­t les sites comme Youporn, Pornhub, etc. Parce que ce¤e « Uberisatio­n » de l’économie libidinale n’a plus de limites, GQ vous emmène explorer le monde mystérieux des « camgirls » (p. 78), ces créatures

nd

qui s’exhibent dans des « live shows » à la vue de milliers d’internaute­s contre rétributio­n. Pourquoi et pour combien acceptent-elles de s’exposer ? Qui se cache derrière ces peep-shows virtuels ? Nous vous décryptons ce business méconnu qui vient concurrenc­er les traditionn­els sites X. Tandis que notre chroniqueu­se Maïa Mazaure¤e vous raconte avec son humour ravageur (p. 154) son étrange sensation de ne jamais apparaître en tant que « trentenair­e » parmi les centaines de catégories de femmes répertorié­es sur ces sites (teen, Milf…) !

Rassurez-vous, GQ ne vous fera pas l’injure de vous raconter l’irruption du « # » dans nos vies. Depuis son entrée simultanée dans Le Petit Robert et l’oxford Dictionary en 2014 puis son accession au rang de symbole géopolitiq­ue global (#l’espritdu11­janvier), même Jean d’ormesson a capté le phénomène. C’est plié : le « # » est devenu le préfixe de nos vies. Tellement « old » que plus personne n’ose poster un message sans l’assortir d’un « hashtag quelque chose » – #Jenesuispa­sdupe. Plus personne ? À l’élysée, François Hollande a longtemps résisté à la « hashtagisa­tion de la politique » jusqu’à ce que son conseiller Gaspard Gantzer et sa discrète cellule web finissent par lui faire découvrir la puissance de Twi¤er et Instagram. GQ vous fait vivre de l’intérieur ce¤e nouvelle guerre de communicat­ion dont les véritables souverains sont, en fait, les membres de la famille Kardashian (lire le portrait de Kendall Jenner et de ses copines « Instagirls » p. 94). Sur ce, la rédaction vous souhaite un #étéstylé !

Nos désirs sexuels les plus secrets sont massivemen­t disponible­s en

EÂGE : 21 ans

ÉTATS UNIS

Gagnante de plusieurs concours de la meilleure Camgirl en 2013, 2014 et 2015.

9 461 évaluation­s uh, ça vous embête si je rapproche l’assie€e de chips ? » Installé au bout d’une immense table de réunion, Ricardo Morales, un trentenair­e au visage potelé, fait défiler des photos de pin-up en petite tenue sur un écran géant. Derrière lui, de grandes baies vitrées offrent une vue plongeante sur le quartier d’affaires de Luxembourg, et l’on aperçoit même l’immeuble de Clearstrea­m. L’image d’une blonde en portejarre­telles à califourch­on sur un canapé s’affiche en face de Ricardo. « Celle-ci, c’est une nouvelle », commente-t-il, laconique, entre deux bouchées de Pringles, alors qu’en apparaît une autre,

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