GQ (France)

MICHAEL J. FOX TOURNE LA SÉRIE « SACRÉE FAMILLE » LA JOURNÉE, ET LE FILM LA NUIT.

LA SAGA DE "RETOUR VERS LE FUTUR"

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trop sérieux, Stoltz n’insufflait pas assez de légèreté à son jeu. On a rarement vu un acteur débarqué d’une production au bout d’un mois mais, comme le précise Bob Gale, « si nous avions gardé Stoltz, nous ne serions pas en train de discuter du succès du film ». Ce micmac coûtera quand même 3 millions de dollars au studio. Michael J. Fox accepte finalement de jongler avec son planning : la journée, il tournera sa série, la nuit (de 18 h30 à 2 h 30 du matin) et le week-end, il sera sur le plateau du film. Il finira le tournage sur les rotules… Retour vers le futur sort aux États-unis le 3 juillet 1985. Dès le premier week-end, plus de la moitié du budget de production (17 millions de dollars) est remboursée. Le film rapportera 383 millions de dollars dans le monde.

Le fantasme ultime de tout enfant « Avec Un jour sans fin et Robocop, c’est le film qui m’a le plus marqué quand j’étais jeune, se remémore le réalisateu­r Michel Gondry, entre deux portes du montage de son onzième film, Microbe et Gasoil. J’aime ces comédies américaine­s des années 1980 pas prétentieu­ses, un peu surjouées, avec un concept intelligen­t. J’avais tenté d’en faire une parodie dans Soyez sympas, rembobinez. Mais Spielberg, qui le produisait, ne nous l’a pas autorisé. » Kyan Khojandi, le cocréateur de la série Bref, avoue avoir disséminé des références à la trilogie dans quelques épisodes. Pour lui, Marty Mcfly est « l’homme le plus cool du monde aux yeux d’un enfant de 9 ans. Imaginez, il a un téléphone dans sa chambre, ça sonne, il prend un chocolat sur sa table, et se lève en pleine nuit pour rejoindre un savant fou. Alors que toi, tu es au lit, et tu écoutes “Lovin’fun” avec le Doc et Difool. » Au moment de l’écriture de Case Départ sur deux frères noirs qui voyagent à l’époque de l’esclavage, l’acteur-réalisateu­r Thomas Ngijol a revu Retour vers le futur : « Michael J. Fox n’était pas une star en 1985, alors je m’identifiai­s facilement à lui. Comme Will Smith à l’époque du Prince de Bel-air. Les deux avaient une fraîcheur sans précédent. » Mais derrière le héros et la musique tonitruant­e dehuey Lewis se planque une thématique plus complexe qu’elle n’en a l’air. « À la première vision, ce qui te plaît c’est la voiture volante, l’intrigue dingue et Biff, le meilleur méchant de l’histoire du cinéma », analyse Romain Lévy, réalisateu­r de Radiostars. S’il existait un fan-club de RVLF, Lévy en serait le président, le trésorier et le membre principal. Il ajoute : « Mais en vieillissa­nt, si tu retires tout ce coloriage, c’est avant tout le périple d’un ado qui va rabibocher ses parents. Et ça sort pile au moment de l’apparition des premiers enfants de couples divorcés. » Bob Gale avoue n’y avoir jamais pensé en écrivant le scénario, mais « quand George Lucas a vu le film pour la première fois, il m’a dit que nous avions réalisé le fantasme ultime de tout enfant dont les parents sont séparés : les reme±re ensemble. » Bruno Muschio, coscénaris­te de Bref, loue le brillant scénario : « C’est l’histoire d’un mec qui

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