LES BASKETS DE 2015
LES NIKE MAG
Dans le deuxième volet de RVLF, téléporté le 21 octobre 2015, Marty Mcfly porte des tennis à laçage automatique. Au milieu des années 2000, leur créateur Tinker Hatfield cède à la pétition exigeant leur commercialisation : le 8 septembre 2011, Nike met sur ebay 1500 paires dans le cadre d’une vente de charité. Romain Lévy est en plein montage de son premier film, Radiostars. L’information fait décoller sa pression artérielle. Plus rien ne compte. Son cerveau est ailleurs. « Mes potes m’ont pris pour un cinglé, se souvient-il. Les Nike Mag, c’est un substitut aux voitures qui volent que nous n’avons pas eues en l’an 2000. » Le réalisateur collectionne les tennis depuis ses 13 ans. Il ajoute : « Il fallait une carte bleue américaine pour acquérir une paire. Il était 3 heures du matin, j’étais dans mon canapé à Paris pendant qu’un pote suivait la vente aux États-unis. Je lui disais quand enchérir ou pas. J’ai payé la mienne 1600 €. Elle se revend aujourd’hui près de 8900 €. » Les Nike Mag sont d’étranges choses, entre la bo°e de Buzz l’éclair et la chaussure de ski. « Je les ai portées deux fois, avoue Lévy. Ma femme les trouve ridicules. » D’ailleurs, c’est écrit à l’intérieur : elles ne sont pas recommandées « pour marcher dans la rue ».
À l’est de Londres, une bourgade est sortie de terre, à l’été 2014. Son nom : Hill Valley, comme celui de la ville où aerrit Marty Mcfly en 1955, dans le premier Retour vers le futur. Boutiques rétro, bars à milk-shakes, jupes à volants et mauvais garçons en Cadillac, l’atmosphère fiies du film a été recréée, au moindre revers de pantalon près. Cee ville-concept est l’oeuvre de Fabien Riggall. Ce FrancoBritannique a fondé Secret Cinema, l’entreprise culturelle la plus cinéphile et maligne de ces dernières années. Autour d’une séance de cinéma en plein air, il imagine un parc d’aractions éphémère reprenant les décors du film, animé par des happenings et des rebondissements orchestrés par des comédiens aguerris, et où les spectateurs (costumés) font office de figurants. Lawrence d’arabie, Vol au-dessus d’un nid de coucou, Grand Budapest Hotel ou La Haine ont déjà été programmés, et Riggall réinvente à chaque fois l’expérience cinématographique avec furie et passion. En 2014, lorsque Fabien Riggall programme Retour vers le futur, il ne s’aendait pas à une telle réponse du public. « Le jour où nous avons ouvert la billeerie en ligne, elle a planté sous les demandes, j’ai même dû annuler la vente. Le lendemain, tout est rentré dans l’ordre. » 22 projections et 80 000 spectateurs plus tard (le plus gros événement organisé par Riggall), Secret Cinema a permis à RVLF d’entrer à nouveau au box-office britannique. Cet été à Londres, Riggall s’aaquera à un autre film historique : L’empire contre-aaque. Pensez déjà à lustrer votre sabre laser.