L’HOMME QUI TWEETE À LA PLACE DU PRÉSIDENT
#ELYSEE 3.0 Twitter, Vine, Instagram, Facebook sont les nouveaux outils de François Hollande. Appelés à la rescousse de la com’ traditionnelle de l’élysée, ils esquissent un président plus proche, plus spontané, plus décalé aussi. C’est à Gaspard Gantzer
En face de l’entrée officielle de l’élysée, il y a un banc. Les visiteurs du palais présidentiel arrivés en avance, par peur d’être en retard, s’y assoient et papotent. Ce jour-là, un vieux monsieur, qui a rendez-vous avec un conseiller de François Hollande, prend place. L’octogénaire est assez âgé pour pouvoir comparer tous les présidents de la Ve République. Et s’il a bien une certitude concernant l’actuel locataire de l’élysée, « c’est qu’on le voit trop! Partout, tout le temps ! Un chef de l’état doit avoir davantage de distance ». À une minute de là, dans un modeste bureau de l’aile ouest du bâtiment, un homme, qui pourrait être le petit-fils de ce visiteur, poursuit l’obsession inverse : « Le président doit être visible tout le temps. » Gaspard Gantzer, 36 ans, adepte d’une parole cash, jamais naïve, dont l’éclat de rire puissant surprend, surgissant d’une silhouee si frêle. Celui que les journalistes appellent « Gaspard » (selon le degré d’intimité qu’ils souhaitent afficher avec lui, et parfois par une forme de proximité générationnelle) est le « conseiller chargé des relations avec la presse et chef du pôle communication » de François Hollande. Quand le président parle, c’est grâce à lui qu’on l’entend.
Un vecteur de proximité Lorsqu’au printemps 2014, Gantzer s’installe à l’élysée, il a une théorie : « La proximité est ce qui constitue l’identité politique de François Hollande, c’est sa force. Or, le numérique est l’outil qui sert le mieux cee dimension de la fonction présidentielle. Davantage que la solennité, l’efficacité et l’unité, les trois autres dimensions. » Stop aux lénifiants communiqués de presse, coup de frein sur les grands-messes du JT, place à Vine, Instagram, Twier, Facebook. Une image, une vidéo, un message, surtout s’il ne dépasse pas 140signes, voilà le nouveau rythme de la parole présidentielle. Franck Louvrier, le prédécesseur de Gantzer qui pilotait la com’ de Nicolas Sarkozy, l’a théorisé (1): « Maîtrise de la data, puissance des outils, réactivité des messages sera sans doute le triptyque gagnant des prochains