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Pour Stephen des Aulnois, créateur du site Le Tag Parfait, premier magazine français en ligne dédié à la culture pornographique, l’emploi généralisé de ce suffixe « désigne avant tout l’excitation autour d’un sujet à travers une image qui n’a pas de rapport avec le sexe, mais qui se substitue à lui ». Émeric Lambert, cofondateur de l’agence Parc Architectes, se reconnaît volontiers dans cee dérive icono-pornographique, cee manière sociale de lubrifier ses centres d’intérêt. « C’est à celui qui trouvera l’image de bâtiment le plus beau, le plus grand, le plus sensationnel à montrer aux clients pour retenir toujours plus l’aention. » Entre érotomanie du pixel et dérive narcissique, le #porn a vu s’éteindre en chemin ses derniers feux subversifs.
Viagra existentiel Pour Laurent de Suer, philosophe et auteur de Striptease, L’art de l’agacement (éd. Le Murmure), « cela fait un moment que le syntagme porn ne désigne plus rien d’explicitement sexuel. Ce qu’il conserve du sexuel, c’est l’idée double d’un excès et d’une transgression par rapport aux règles communément acceptées dans la vie publique, une forme hyperbolique de jouissance. » Photoshopées et parfois retouchées à l’extrême, les images porn meent en avant l’exceptionnel, la rareté, la perfection afin d’exciter les sens jusqu’à devenir un support accessible en libre-service de son quotidien fantasmé. Une sorte de Viagra existentiel, en somme. « Le porn, c’est l’exception de l’intensité maximale à l’intérieur d’un monde voué à la dépression », décrypte le philosophe. Sous l’impulsion de la génération Y, cee tendance est devenue le témoin d’une nouvelle excitation sociale qu’il est de bon ton de partager avec le plus grand nombre. « Il faut remarquer que l’on ne rencontre justement qu’en de très rares occasions le terme “pornographique” associé à ces images : c’est proprement le mot “porn” qui s’autonomise et gagne une nouvelle acception », précise François-ronan Dubois, universitaire et auteur de l’essai Introduction aux porn studies (éd. Les Impressions Nouvelles). Meilleurs outils de promo perso, les réseaux sociaux ont fait du suffixe porn le marqueur du cool, autant sur le fond que sur la forme, « une sorte de douce provocation empreinte d’ironie dont Internet raffole », continue Stephen des Aulnois. Cee foudroyante OPA du porn sur la pop culture ne date pas d’aujourd’hui. « Le travail sur l’imagerie porno, effectué notamment par le créateur de mode Tom Ford et le photographe Mario Testino, a permis
Pour les fétichistes des montres, shootées dans l’intimité de leurs grandes complications. Pistons, chromes, jantes alliage, spoilers : les fans
de supercars rivalisent de clichés rutilants.
Formes phalliques et prouesses architecturales : la surenchère des hyper-buildings stimule les addicts.