Y COMBINATOR LE LABO DES START UP À LA RECHERCHE DU FUTUR STEVE JOBS
Nd Fondé il y a dix ans en Californie, cet accélérateur de projets met en contact fondateurs de sociétés high-tech et investisseurs. Depuis, le flair de Y Combinator a fait ses preuves : Airbnb compte parmi les quelques « billion-dollars companies » dont
C’est le Graal, la référence mondiale… On est tous complètement fans. C’est comme si tu aimais les voitures et qu’on t’offrait une Ferrari. C’est exceptionnel. » Bruno Didier s’est laissé griser. Dans le soleil d’une fin d’après-midi californienne, le Lyonnais de 28 ans parle de son sentiment de privilège tout en manifestant les signes de celui que l’amérique a déjà adopté : le look casual, les barbarismes, le tutoiement, la cordialité enjouée face à son interlocuteur qu’il connaît depuis moins d’une minute. Et pas n’importe quelle Amérique : celle des success stories fulgurantes, du culte de l’entrepreneuriat. Celle de la Silicon Valley, où règne « l’effet Ferrari » dont parle Bruno Didier, seul dirigeant français à avoir été retenu par Y Combinator parmi 5 500 candidatures du monde entier. Cet ingénieur informatique s’était déjà froé deux fois à l’univers des start-up comme directeur technique, notamment en Californie. « La dernière faisait de la livraison de repas aux entreprises. Ici, dans la Silicon Valley, toutes les boîtes nourrissent leurs employés. Ça m’a donné l’idée de Trackin », une solution logicielle pour optimiser les services de livraison : dispatch automatisé des livreurs, suivi des courses en temps réel par le manager et le client, choix du meilleur itinéraire… Nous sommes fin mars, à Mountain View, au coeur de la Mecque de la high-tech, traversée par l’autoroute 101. C’est dans cee ville que la première entreprise de semiconducteurs en silicium s’est implantée, dans les années 1950. Mais si on ne pousse pas la berline jusqu’aux sièges de Google, Linkedin ou Mozilla, on ne risque pas d’être subjugué par le décor : des allées résidentielles à la Desperate Housewives – sauf qu’elles abritent plus d’ingénieurs que de braves plombiers –, des routes proprees, des arbres immenses, des Taco Bell et autres Starbucks essaimés au gré de carrefours anonymes. Le siège de la société Y Combinator est niché là, plus anonyme encore, dans une rue au nom qui résonne comme une invitation, Pioneer Way. C’est devant cet édifice de plain-pied aux portes vitrées que nous accueille Bruno Didier. Il fait visiter les lieux – constitués, pour l’essentiel, d’une grande salle de conférence et de petits bureaux – comme s’il était