ÉCOLE ALSACIENNE LES LIENS DU RANG
Depuis un siècle et demi, cette institution très rive gauche recrute dès la maternelle des élèves issus du gratin parisien. GQ révèle comment ce club, privé mais laïc et fonctionnant par réseau, cultive son entre-soi.
Lorsque le jeune écrivain Sacha Sperling croise sur un plateau de télévision l’actrice et chanteuse Izïa Higelin, ils tombent dans les bras l’un de l’autre, au nom de leur appartenance commune à « l’école ». Lorsqu’adrien Ducousset, le fils du directeur des éditions Albin Michel et de la présidente de Jean-claude Lattès, rencontre Guillaume Pepy, le patron de la SNCF, lors d’une remise de prix pour des start-up, les deux anciens engagent la conversation grâce à leur fréquentation commune de l’« école ». « Il y a tout de suite un lien affectif », confie Adrien Ducousset. L’alsacienne, le vrai nom de l’« école », est une sorte de club social qui accompagne les anciens bien après la dizaine d’années (la scolarité peut durer de la maternelle au bac) passée au coeur de cette institution du VIE arrondissement parisien. C’est étrange, mais la plupart aiment insister sur cet aspect informel plutôt que de parler d’un réseau organisé qui ouvrirait toutes les portes. Olivier Nora, PDG de Grasset, est un ami de l’actuel directeur, Pierre de Panafieu, mais tient à souligner : « Cela n’a pas empêché “Panaf” de ne pas garder mes enfants à l’école ! » Le bottin mondain constitué par l’annuaire de l’alsacienne suffit à imaginer la puissance de « ce club, cette communauté plus culturelle que sociale », selon Frédéric Olivennes, le directeur de la communication de France Télévisions. Après tout, peu importe le terme employé : l’alsacienne crée des liens qui durent toute la vie. Égrener quelques visages du paysage