AU COMPTE-GOUTTES
Cher GQ,
En vacances à Val-thorens, j’ai, au bas des pistes, rencontré une situation délicate. Les skis dans ma main droite, les bâtons dans la gauche, et soudain une goutte qui perle à l’extrémité de mon nez. Que faire dans une telle situation ? J’ai envisagé les solutions suivantes : 1– Tenter de renifler discrètement, malgré les 120 personnes qui m’entouraient dans un rayon de dix mètres. 2– M’essuyer négligemment le nez avec un morceau d’étoffe (la seule solution étant la chevelure de ma voisine la plus proche). 3– Tourner la tête et projeter (à l’image de nos amis cyclistes) cette morve vers le bas. 4– Ou alors absorber de façon buccale cette goutte. Aucune solution ne m’est apparue satisfaisante. Thierry, un fervent lecteur de GQ Que devais-je faire, très cher Gonzague ? Salutations distinguées Effectivement, aucune des solutions envisagées ne nous paraît satisfaisante : « absorber cette goutte de façon buccale... », non mais quelle idée, les effets de l’altitude sans doute ! On a l’impression que vous vous compliquez la vie, non ? Pourquoi ne pas avoir tout simplement pensé à poser vos bâtons (ou vos skis) et à essuyer le bout de votre nez avec un mouchoir en papier (tout skieur digne de ce nom en glisse un au fond d’une poche zippée de sa combinaison). Était-ce pour ne pas perdre de temps dans la file d’attente au tire-fesses ? Il y a des situations ultra-prioritaires qui exigent qu’on fasse une pause.