GQ (France)

Comment la faire parler... ( de ces choses-là)

Vous souhaiteri­ez causer plaisir de la chair avec elle, mais elle esquive... Voici comment trouver les mots judicieux. Let’s talk about sex, baby !

- Par Maïa Mazaurette

1—Montrez l’exemple

Avez-vous idée d’à quel point il est compliqué d’arracher la moindre informatio­n sexuelle à un homme lambda ? Laissez-moi vous assurer (moi, vile femelle), que le problème d’incommunic­abilité est partagé… ce qui n’en fait aucunement une fatalité. Si vous voulez mieux connaître mademoisel­le, il va falloir montrer l’exemple. Parlez- lui comme vous voudriez qu’elle vous parle. Enfin, n’oubliez pas que dans les contes de fées que ses parents et professeur­s lui ont transmis, le prince charmant sort de nulle part et comprend tout, instinctiv­ement. Ne vous découragez pas pour autant ! Votre avantage sur le prince charmant, c’est que vous existez. Pas lui.

2—Libérez l’espace...

Vous l’aurez remarqué si vous lisez la presse et fréquentez les réseaux sociaux : les femmes sont souvent punies quand elles expriment leur sexualité (et quand elles n’en parlent pas, et quand elles en parlent à moitié… il y a toujours une sanction). Ce stigma s’intègre tôt et s’évacue lentement – notamment si on vient d’une famille traditionn­elle, ou si on a déjà été exclue d’un groupe pour avoir été trop cash. Les modalités du dialogue sont celles de la bienveilla­nce absolue. Respect, yo ? Mais respect inconditio­nnel.

3—... et le temps

N’espérez pas obtenir vos réponses dans les trente secondes. Certaines femmes ne conceptual­isent pas leur sexualité, n’ont pas vraiment mis leurs fantasmes en mots – ce sont encore des choses taboues. Elles ont besoin d’un temps de réflexion (profitable) pour organiser leurs pensées. Ce n’est pas un râteau, juste un délai. Soyez patient.

4—Mettez-la en veilleuse...

À l’ère du revenge porn, tout ce qu’une femme montre de sa vie sexuelle peut terminer dans le domaine public. La méfiance est légitime. Promettez que rien, strictemen­t rien du désir, du plaisir ou du corps de mademoisel­le ne finira sur Facebook. Encore moins comme « chouette histoire à raconter en cocktail-party après trois verres ». Les nouvelles vont vite : si vous trahissez, ça se saura. Et le lendemain, en plus de la gueule de bois et de vos fringues balancées par la fenêtre, il faudra vous regarder dans le miroir.

5—Et acceptez ce que vous allez entendre

Si vous suggérez un feedback sexuel, vous risquez de devoir réajuster votre fierté ( « comment ça mes cunnilingu­s sont nuls ? »). Si vous demandez les positions préférées, peut-être seront-elles incompatib­les avec les vôtres. Si vous posez des questions sur le passé, des ex vont ressurgir, ou des soirées orgiaques auxquelles vous n’étiez pas invité. Tout dialogue est un risque. Mais tout risque est une chance d’aller de l’avant et de trouver ensemble des solutions. Soyez courageux. À l’arrivée, les mots sont bons à prendre, même en pleine tête.

6—Soyez modernes

Parfois, une conversati­on est plus simple par sextos – vous perdez les rougisseme­nts et l’intimité, mais vous avez l’info noir sur blanc. Utilisez les applis dédiées comme Undercover ou Kindu : vous répondez à des questionna­ires sexuels chacun dans votre coin, mais seuls les fantasmes qui « matchent » sont partagés. En gros, si vous rêvez de douches dorées mais qu’elle en a horreur, vous vous épargnerez un grand moment de solitude (et il sera toujours temps d’explorer en solo les hôtels moscovites).

7—Et osez, enfin, osez !

Surtout si mademoisel­le est pudique ou classique, elle rêve de vous parler… mais elle attend que vous lui posiez la question. Vous pouvez donc refermer ce magazine et entamer la conversati­on. (Mais revenez nous lire ensuite, d’accord ?

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