« GQ ME PERMET DE M’ÉVADER »

La rédaction a été très touchée par cette lettre d’un lecteur détenu à Fleury-mérogis.

Madame, Monsieur, Je me permets de vous écrire de ma cellule. Je m’appelle Geoffrey, j’ai 27 ans, 1, 84 mètre, 75 kg, yeux bleus. Je vous rassure, je ne suis pas en prison pour crimes de sang, sexuels ou pour actes de terrorisme, seulement pour des erreurs de choix, lesquels, pensais-je, m’apporteraient de meilleures conditions de vie. Au final, j’ai déjà passé la moitié de mon jeune âge derrière les barreaux et j’aspire aujourd’hui à autre chose, à reprendre ma vie en main, conserver ma bonne gueule car la prison laisse des séquelles. Si je vous écris c’est parce que je lis GQ, lecture me permettant de m’évader, me donnant envie de porter les vêtements qui y figurent. Pourtant financièrement et avec mon passé de taulard ce n’est pas possible. Mon courrier ne sera sûrement pas lu, car pourquoi serais-je intéressant pour un magazine comme le vôtre ? Malgré l’isolement dans lequel je vis, je garde espoir en un avenir meilleur. Merci à vos rubriques et vos publicités qui m’offrent la liberté de m’évader. Geoffrey.