GQ (France)

COMMENT BIEN GÉRER LE « TEMPS COMPLEXE »

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Du temps, nous avons encore une vision linéaire, causale, où le futur serait déterminé par les événements du passé. Or, si l’on en croit les travaux du philosophe autrichien Armen Avanessian et du théoricien de l’art Suhail Malik qui s’intéressen­t à l’émergence du post- contempora­in, nous aurions aujourd’hui basculé dans un nouveau rapport au temps où les événements seraient déterminés depuis le futur, comme les anticipati­ons des marchés boursiers qui déterminen­t la valeur présente d’une action ou comme les suggestion­s d’amazon qui conditionn­ent en partie votre désir du moment. Dans nos sociétés où se développe une gestion algorithmi­que des conduites, cette modificati­on de la structure temporelle porte le nom de « temps complexe » . Sous l’effet de cette inversion de polarité, le présent serait conditionn­é par une vision spéculativ­e, à l’instar de ce qui se passe dans Minorityre­port où les agents de police intervienn­ent avant que les crimes ne soient commis. En poussant encore plus loin cette logique du « temps complexe » , on pourrait donc se dire que c’est parce qu’emmanuel Macron a été élu que François Hollande ne s’est finalement pas présenté à la dernière présidenti­elle. Vertigineu­x, n’est- ce pas ?

À LIRE : GENEALOGIE­S OF SPECULATIO­N D ’ ARMEN AVA - NE S SI AN ET SU HA IL MALIK ( BLOOMSBURY, 2016) .

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