LE ROUGE
FIODOR RILOV
47 ANS
CE FILS D’ UN PEINTRE RUSSE et héros de la Seconde Guerre mondiale décortique avec jubilation les rouages du capitalisme mondialisé depuis plus de quinze ans. Des « prix de transfert» entre filiales aux échafaudages fisc aux baroques en passant par les organigrammes tarabiscotés, il cherche la faille du « motif économique » prétendu lors des suppressions de postes pour mieux torpiller les plans sociaux. De Continental à Whirlpool en passant par Good year et Mory Ducros, il a été de beaucoup de combats emblématiques, arrachant des années de délais avant la fermeture finale et de gros chèques pour les licenciés. Encarté au Parti communiste depuis l’adolescence, il livre bataille autant comme militant que comme avocat et on le voit souvent battre le pavé. Il n’y aurait qu’un pas vers la politique, qu’il aurait bien voulu franchir dans la Somme où il débuta comme conseiller du député PCF Maxime Gremetz. Les retards de sa procédure de naturalisation l’en ont empêché jusqu’ici – il est Britannique, né à Londres où son père avait rencontré sa mère, Allemande d’origine russe. Ce n’est peutêtre que partie remise. En attendant, il campe dans les prétoires pour combattre les premiers effets des ordonnances Macron et se fait fort d’empêcher les licenciements low cost. Il ne croit ni à la théorie du « ruissellement » ni à celle des « premiers de cordée » . Il voit le concept de « lutte des classes » comme plus adapté pour décrire ce qu’il a sous les yeux dans ses dossiers. FAIT D’ ARMES: en décembre, il a obtenu au Conseil d’état l’annulation de décrets d’application de la loi Travail relatifs à la possibilité d’organiser un référendum en entreprise sur un accord rejeté majoritairement par les syndicats.
SIGNE PARTICULIER : il pratique le rugby. IL NOUS A DIT :« Mon travail consiste à mener la lutte des classes contre les grandes forces du capital. »