CHRISTOPHE INGRAIN
48 ANS
CET ANCIEN MAGISTRAT, passé par le cabinet du ministre de la Justice Pascal Clément et conseiller à l’élysée sous Nicolas Sarkozy entre 2007 à 2010, a rejoint depuis sept ans le puissant cabinet d’affaires Darrois, où il dirige le pôle des affaires pénales. Il est, de son propre aveu, médiocre plaideur, et déconstruit plutôt par la technique, de la même façon qu’il construisait lorsqu’il était juge d’instruction. Cette stratégie a ses atouts, mais elle peut échouer, comme avec la condamnation du PDG de Radio France Mathieu Gallet pour « favoritisme » , qui lui a coûté son poste. Cette année, il a été retenu par la société Lafarge pour prendre en charge le lourd dossier de financement du terrorisme en Syrie, une véritable épreuve du feu. Il assiste aussi le Comité international olympique dans des dossiers de corruption et de dopage, Veolia, Casino et d’autres grandes sociétés. Me Ingrain incarne la tentative de débarquement des cabinets d’affaire dans le pénal.
FAIT D’ARMES : une analyse très fine de la problématique de la prescription, publiée avec Rémi Lorrain dans la presse, a indirectement aidé la justice à éviter l’écueil et à accélérer l’affaire Fillon. SIGNE PARTICULIER : il pratique l’hébreu et s’intéresse à la littérature israélienne – son ouvrage préféré est Lelivredelagrammaire intérieure de David Grossman, l’histoire d’un adolescent qui se réfugie en lui- même pour fuir la violence du monde des adultes. IL NOUS A DIT : « Les magistrats respectent les avocats qui travaillent les dossiers. »