SEXY, L’E-SEXE ?
Applications de rencontre, sex-toys intelligents, porno à portée de clic... la révolution numérique bouleverse notre rapport aux autres et à la sexualité.
PLUS DE DATAS, MAIS AUTANT DE ONE-SHOT
Est-ce un mythe qui s’effondre ? L’université norvégienne de sciences et de technologie a interrogé six cents étudiants âgés de 19 à 29 ans sur leurs habitudes sexuelles, et notamment sur leur éventuel recours aux applications de rencontre comme Tinder. L’étude révèle que même si les utilisateurs de ces applications sont plus enclins que la moyenne au petit-coup-vite-fait, ils n’ont pas plus de partenaires occasionnels que les autres. En revanche, ce que l’étude ne révèle pas, c’est que les adeptes des rencontres sur Internet lâchent beaucoup plus de données personnelles que ceux qui draguent uniquement dans les bars ou les clubs. La journaliste française Judith Duportail avait demandé ses données à Tinder dans le cadre d’une enquête pour le Guardian. Elle n’a pas été déçue en recevant un document de 800 pages (!) compilant ses 870 matchs avec des hommes, ses 1 700 messages envoyés, mais aussi tous ses likes sur Facebook, ses photos Instagram (même après avoir effacé son compte), ses centres d’intérêt, son parcours professionnel, ses goûts en tout genre, etc. « Tinder me connaît si bien, écrit-elle. Il connaît le vrai moi, pas toujours très glorieux, qui copie-colle la même blague aux matchs n° 567, 568 et 569 ; qui échange compulsivement avec seize personnes en même temps le jour de l’an et qui finis par les ghoster toutes les seize. » Au moins, ça a le mérite d’être honnête.