COMMENT SE DOPER, MAIS DANS LES RÈGLES ?
Certaines des hormones secrétées par le corps boostent la performance et vous pouvez en stimuler la production grâce à quelques molécules naturelles et non nocives pour la santé. Florilège.
DANS (Darren Aronofsky, 2009), Randy « Le Bélier », incarné par Mickey Rourke (photo), est une ancienne star du catch des années 1980. Deux décennies plus tard, il vivote au fin fond du New Jersey. Quand lui est offerte la possibilité de revenir sur le devant de la scène et d’affronter son plus grand rival, il n’hésite pas, quitte à s’injecter des stéroïdes dans les fesses pour accélérer sa préparation. Crinière peroxydée, peau tannée par les UV et corps usé au point de lâcher, son personnage devrait en détourner plus d’un du dopage. Un fléau qui toucherait de 4 à 15% des sportifs amateurs en France. « Tout athlète, quel que soit son niveau, cherche la performance et ce qui l’aidera à être meilleur que lui-même », avance Françoise Couic-Marinier, docteure en pharmacie et co-auteure de l’ouvrage Sportifs : boostez vos performances au naturel, qui défend avec ardeur les soins « naturels, en conscience et respectueux du corps ». Nutrition, gemmothérapie, aromathérapie, phytothérapie : les solutions sont nombreuses, documentées, et les champions toujours plus enclins à s’y mettre. « Les listes de produits interdits sont longues. Certains, même s’ils sont autorisés, ont des effets secondaires délétères. Alors, les sportifs écoutent, observent ce que font les autres et testent », poursuit celle qui accompagne notamment le céiste Antoine Launay, qualifié pour les Jeux olympiques de Tokyo, et plusieurs membres des équipes de France de basket et de rugby féminins. Inspirez-vous.
ANTIDOULEUR
À force d’entraînements intensifs et de compétitions, des douleurs articulaires ou musculaires apparaissent. Les corticoïdes ? Jamais sans autorisation médicale !
« L’huile essentielle de gaulthérie, couchée ou odorante (deux espèces différentes, ndlr), est un très bon antiinflammatoire et antalgique. » Diluée dans une huile végétale puis appliquée sur la zone douloureuse, elle aide à soulager les inflammations tendineuses de type tennis ou golf elbow. Contreindiquée aux personnes hémophiles ou sous traitements anticoagulants, elle a pour désavantage de « sentir le vestiaire » à cause de son odeur de camphre. L’oignon et l’ail peuvent également être consommés pour stimuler le travail des glandes surrénales qui synthétisent le cortisol, ballonnement et mauvaise haleine en prime... Autre option, le curcuma, aux propriétés proches de celles de l’ibuprofène. Tous les cafés healthy proposent d’ailleurs le « Golden Milk » sur leur carte : préparée à base de lait et de curcuma, issue de la médecine ayurvédique, cette boisson contient également du gingembre, autre aliment aux vertus analgésiques.
OXYGÉNANT
Efforts de longue durée, courses d’ultra-distance... la fatigue pointe, forcément. L’EPO pour trouver un second souffle ? À bannir. L’érythropoïétine est une hormone naturellement fabriquée
par les reins et le foie. Elle stimule la fabrication de globules rouges et donc le transport de l’oxygène vers les organes. Sa version artificielle, mise au point au début des années 1980 pour traiter certains cas d’insuffisance rénale ou d’anémies sévères, a été détournée de son usage pour décupler l’endurance de certains sportifs – personne n’a oublié le Tour de France 1998 et l’affaire Festina ! Elle est pourtant potentiellement nocive pour la santé, puisqu’elle favorise la survenue d’AVC et d’embolies en tout genre.
On lui préférera les huiles essentielles à base d’eucalyptol, ou 1,8-cinéole. « On en badigeonnait les chevaux de course pour les faire travailler en aérobie », rappelle Françoise Couic-Marinier. Les traileurs l’utiliseront pour se donner un coup de fouet, en application sur les poignets, le plexus solaire ou la plante des pieds.
ÉNERGISANT
Journées de travail harassantes, motivation en berne, baisse de moral post-blessure... De quoi se gaver d’amphétamines ? Surtout pas ! Ces substances stimulantes et stupéfiantes sont aussi extrêmement addictives et dangereuses.
Des cures de ginseng ou d’éleuthérocoque sur huit semaines en début de préparation peuvent aider à augmenter ses performances et ses capacités de concentration. Connue pour son caractère adaptogène, la rhodiole aide aussi.
ET LE CBD, C’EST OK ?