Les doudounes de Craig Green.
Dans le cadre du programme Moncler Genius, le créateur britannique Craig Green a conçu des silhouettes qui repoussent les frontières de la doudoune.
MMOINS DE DIX ANS après ses débuts en 2012, Craig Green est considéré comme l’un des designers les plus influents de sa génération (il a remporté le Fashion Award du British Menswear Designer trois années de suite), du genre de ceux qui vont marquer l’histoire de la mode – ses pièces sont déjà au musée du MET ou au Victoria & Albert Museum. Ses créations font partie des rares qui restent instantanément gravées dans les mémoires même s’il est parfois difficile de les expliquer. Moqué par le Daily Mail à ses débuts à cause des structures portées par les mannequins – une signature dans son imagerie, ce qui lui a apporté une certaine notoriété –, son premier défilé en solo est resté dans les mémoires pour avoir fait pleurer d’émotion les invités assis au premier rang. Collaborant avec Moncler depuis 2016, il fait partie depuis son lancement en 2018 du programme Moncler Genius, une plateforme qui propose à plusieurs créateurs de réinventer l’ADN de la marque connue pour ses doudounes. L’occasion de profiter du savoir-faire et des technologies de Moncler pour pousser ses expérimentations encore plus loin, lui qui se serait bien vu plasticien avant d’intégrer le cursus mode de la célèbre école Central Saint Martins de Londres.
Pour la collection 5 Moncler Craig Green automne-hiver 2020, il confie s’être concentré sur « la façon dont le corps peut être utilisé pour créer différents volumes et formes, et sur les contrastes entre 2D et 3D ». Ce qui donne des silhouettes modulables très impressionnantes qui évoquent un imaginaire qui peut aller du médiéval à la science-fiction (Craig Green a conçu les costumes du film Alien : Covenant, en 2017). Il explique avoir voulu « créer les vêtements d’extérieur les plus légers possibles » en utilisant « un nylon micro rip-stop qui donne l’illusion d’être fragile et délicat mais qui fournit en fait un haut niveau de protection ». Lien entre son travail et l’ADN de Moncler, la protection et la fonctionnalité sont centraux pour Craig Green qui s’intéresse à l’idée du « vêtement comme couche de protection, qui sert à quelque chose », même s’il reconnaît que certains éléments comme les sangles, fermetures et ficelles sont fonctionnels et d’autres pas. Ce qu’il justifie par un goût pour l’uniforme, qui peut être fonctionnel (le workwear) mais aussi avoir une portée symbolique (les vêtements religieux). À l’heure où mettre un masque est devenu une nécessité, il n’est peut-être pas si fou de porter des vêtements qui nous entourent comme une bulle ?